Quand l’Union Européenne se prépare à la soumission, le monde prend note.
Ce n’est plus un simple déséquilibre commercial.
C’est une humiliation politique à ciel ouvert.
À Turnberry, en acceptant un tarif de 15 % sur les exportations européennes vers les États-Unis, Mme Ursula von der Leyen a cédé, seule, devant un Donald Trump revenu à ses manettes de chantage économique.
Et ce qu’elle a cédé, ce n’est pas seulement un point de pourcentage.
C’est le symbole même d’une Europe incapable de défendre ses intérêts, ses industries, sa souveraineté.
Une crise transatlantique d’une ampleur historique
Jamais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le lien entre les États-Unis et l’Europe n’avait été aussi dégradé.
Pas seulement parce que Trump méprise ouvertement l’UE.
Mais parce que l’UE elle-même se met à genoux, sans condition, sans réciprocité, sans contrepartie claire.
Et ce geste, vu depuis la Chine, l’Inde, la Russie, le Brésil ou l’Afrique, envoie un message limpide :
« L’Europe peut être forcée à reculer sans même livrer bataille. »
15 % de taxes, + 10 % de change = 25 % de perte de compétitivité
Car cette concession n’est pas théorique.
Elle se traduit en désavantage concret pour nos industries, nos usines, nos ouvriers.
Prenons un exemple :
Un moteur industriel fabriqué en France, Allemagne ou Italie, vendu 1 000 euros.
- Avec un taux de change euro/dollar à 1,20 (ce qui est le cas actuellement), cela donne 1 200 dollars.
- Donald Trump ajoute 15 % de droits de douane = +180 dollars
- Prix final sur le marché américain = 1 380 dollars
Soit près de 25 % plus cher qu’un produit concurrent américain.
Et pendant ce temps-là ?
Les produits américains entrent en Europe sans surtaxe, portés par des politiques de subvention massives.
Von der Leyen ne représente pas l’Europe. Elle l’a court-circuitée.
Juridiquement, elle n’a pas le droit de conclure seule un tel accord.
Selon les traités, ce pouvoir revient :
- aux ministres du commerce des 27 États membres,
- réunis au sein du Conseil de l’Union européenne,
- Qui doivent voter à la double majorité prévue par les traités : une majorité d’États et de population.
Et pourtant, elle a annoncé publiquement un engagement à Turnberry, sans mandat clair, sans consultation, sans vote.
Cela s’appelle un passage en force.
Et c’est d’autant plus choquant qu’il s’agit d’un passage en force contre son propre camp.
L’Europe donne un signal de faiblesse au monde entier
Ce que beaucoup n’ont pas encore réalisé, c’est l’effet domino géopolitique de cette scène écossaise :
- La Chine voit que l’UE plie devant Washington.
- L’Inde comprend qu’elle peut durcir ses conditions.
- L’Afrique constate que Bruxelles cède sans obtenir.
- Et les États-Unis ? Ils voient qu’une menace bien placée suffit à diviser l’Europe et obtenir ce qu’ils veulent.
Turnberry est un signal. Pas seulement pour nos concurrents. Pour nos alliés aussi.
Rien n’est joué. Mais il faut que l’Europe relève la tête.
Ce qui a été dit n’a pas encore force de loi. Pour que cette taxe de 15 % s’impose, il faudra un vote des États membres.
Et ce vote, c’est :
- 55 % des pays, soit 15 sur 27,
- Représentant au moins 65 % de la population européenne.
C’est là que tout se joue.
C’est le moment où les dirigeants européens doivent choisir :
Accepter de suivre la présidente dans une soumission sans honneur
ou
reprendre le contrôle démocratique d’une Europe qui ne veut plus être à genoux.
Réactions françaises : entre consternation et désaveu
Côté français, les réactions officielles ne laissent guère de doute sur le sentiment d’humiliation. François Bayrou, Premier ministre, a dénoncé un « jour sombre pour l’Europe », parlant sans détour d’un acte de soumission face à Donald Trump. Il y voit un risque de perte de souveraineté commerciale et de recul stratégique majeur pour le continent.
Le ministre du Commerce, Laurent Saint‑Martin, regrette une stratégie européenne trop molle, affirmant que Trump « ne comprend que la force » et que « l’accord aurait pu être différent si l’UE avait su riposter plus tôt ».
Même constat du côté de Benjamin Haddad, ministre délégué à l’Europe, qui juge le compromis « déséquilibré » et met en garde contre un « risque de décrochage si l’Europe ne se réveille pas ». En clair, le cœur politique français ne valide ni la méthode, ni le résultat, et dénonce à demi-mot le rôle solitaire de Mme von der Leyen dans cette négociation.
Ce n’est pas encore une taxe, c’est un test
Ce test, ce n’est pas celui de l’économie.
C’est celui de notre dignité stratégique.
Ursula von der Leyen vient d’enclencher la plus grave crise transatlantique de l’histoire contemporaine.
Et si personne ne s’y oppose, elle aura fait plus que céder à Trump :
Elle aura appris au monde que l’Europe se couche quand on hausse le ton.
Il est temps de faire mentir ce message.
Pas pour sauver l’honneur. Mais pour sauver l’idée même d’une Europe qui existe.