Téhéran, Iran – Dans une annonce choc ce lundi, le Premier Vice-président Mohammad Mokhber a pris les rênes de la présidence iranienne suite au décès confirmé du Président Ebrahim Raisi, mort dans un crash d’hélicoptère survenu dimanche dans la province de l’Azerbaïdjan oriental. Une élection présidentielle doit désormais être organisée dans un délai de 50 jours.
Détails de l’accident d’hélicoptère du président iranien Ebrahim Raisi
Le dimanche en début d’après-midi, l’hélicoptère transportant le Président iranien Ebrahim Raisi a disparu alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles, avec de la pluie et un épais brouillard. Raisi rentrait d’un voyage à la frontière avec l’Azerbaïdjan, où il avait inauguré un barrage en compagnie du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. Son appareil faisait partie d’un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle. Alors que les deux autres appareils ont atterri sans encombre à Tabriz, celui transportant Raisi et le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, n’a pas atteint sa destination.
L’incident s’est produit dans une région montagneuse difficile d’accès, près de Jolfa, à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Les conditions météorologiques défavorables, notamment le brouillard épais, ont compliqué les opérations de recherche. L’Union européenne a activé son système de cartographie, CopernicusEMS, pour aider l’Iran à localiser l’hélicoptère. De nombreux pays de la région ont également proposé leur aide.
L’épave de l’hélicoptère a été découverte à l’aube, le lundi, et les secouristes ont rapidement indiqué qu’il n’y avait « aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère » étaient en vie, selon la télévision d’État. Les neuf passagers, dont Raisi, le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, le chef de la sécurité du président et trois membres d’équipage, ont tous péri dans l’accident. Les dépouilles des victimes ont été récupérées et transférées à Tabriz par le Croissant-Rouge.
Répercussions politiques après l’accident mortel du Président Ebrahim Raisi
Ayant été le principal adjoint de Raisi depuis 2021, Mohammad Mokhber a rapidement assumé la présidence par intérim. Mokhber, 68 ans, est connu pour ses liens étroits avec le Guide suprême, Ali Khamenei, qui l’avait nommé à la tête de Setad, un empire financier. Mokhber, qui a été sanctionné par les États-Unis et ses alliés pour son rôle dans la corruption systémique en Iran, a également joué un rôle clé dans le renforcement des relations entre l’Iran et la Russie.
Cet événement tragique a suscité une attention internationale, avec des réactions et des messages de condoléances venant notamment des États-Unis, de la Russie, de la Chine et des pays voisins. Le Président russe Vladimir Poutine a salué Raisi comme un « politicien exceptionnel ». Pékin s’est dit « très inquiet » après la disparition de l’hélicoptère et a offert son soutien dans les opérations de recherche et de secours. De nombreux dirigeants, notamment de la région et des alliés de l’Iran, ont exprimé leurs condoléances, tandis que le Premier ministre pakistanais a annoncé un jour de deuil national. Un porte-parole de la diplomatie américaine a déclaré : « Nous suivons de près les informations ».
L’aviation iranienne, longtemps affectée par les sanctions internationales, peine à se procurer des pièces de rechange et de nouveaux équipements, ce qui pourrait avoir contribué à l’accident. Mohammad Javad Zarif, ancien ministre des Affaires étrangères, a directement imputé la responsabilité de cette tragédie aux sanctions américaines.
Ce que signifie la mort de Ebrahim Raisi pour l’avenir de l’Iran
La mort soudaine du président Ebrahim Raisi dans un accident d’hélicoptère crée une incertitude pour le pays au milieu des troubles régionaux.
Le président Raisi, qui avait le titre d’ayatollah, présidait la République islamique depuis près de trois ans, ayant été élu en 2021 lors d’un scrutin marqué par une forte abstention. Cet accident survient à un moment où les tensions sont exacerbées en Asie occidentale. Depuis sept mois, l’Iran est engagé dans un conflit à Gaza, déclenché par une attaque du Hamas contre des villes israéliennes, et a été accusé de soutenir le Hezbollah en ouvrant un autre front contre Israël à partir du Liban. Ce contexte d’escalade des hostilités est crucial pour comprendre les conséquences potentielles de la mort du président Ebrahim Raisi.
Bien que tragique, sa mort ne devrait pas avoir un impact majeur sur la politique iranienne, étant donné que toutes les décisions cruciales sont prises par le Guide suprême Khamenei. Mohammad Mokhber, en tant que président par intérim, a rassuré la nation sur la continuité du gouvernement et l’organisation rapide de nouvelles élections présidentielles conformément à la constitution iranienne.
Les médias d’État iraniens ont qualifié l’accident d’hélicoptère de tragédie, mais si des signes de « jeu infâme » apparaissent, cela pourrait aggraver considérablement les tensions dans la région, conduisant probablement à une vague d’accusations et de contre-accusations, enflammant encore la situation déjà instable entre l’Iran et ses adversaires.
Le Guide Suprême de l’Iran, l’Ayatollah Ali Khamenei, reste l’autorité ultime dans le pays, et sa position devrait assurer la continuité. Cependant, les conséquences immédiates de l’accident seront essentielles pour déterminer comment les politiques internes et externes de l’Iran pourraient évoluer. La sélection du successeur de Raisi sera un indicateur clé de l’orientation future de l’Iran, notamment dans ses relations avec Israël, les États-Unis et d’autres acteurs régionaux.
Contexte et Réactions Internationales suite à l’accident et le décès du président Ebrahim Raisi
Le président Ebrahim Raisi est décédé dimanche lorsque l’hélicoptère transportant lui et une délégation d’autres responsables iraniens s’est écrasé dans les montagnes du nord de l’Iran, jetant le doute sur l’avenir du pays et de la région. Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian et d’autres hauts fonctionnaires ont également péri dans l’accident, confirmé par l’agence de presse iranienne d’État. Le brouillard dense a entravé les opérations de recherche et de sauvetage pendant des heures avant que le site de l’accident ne soit localisé, nécessitant l’aide des satellites de l’Union européenne.
La mort du président marque la fin d’une ère courte, dans la politique iranienne, où le pays a pris une direction dure et menacé de provoquer une guerre régionale. Durant ses près de trois ans au pouvoir, Raisi a orienté la politique intérieure et sociale de l’Iran vers un conservatisme accru et a renforcé l’opposition aux États-Unis. Son mandat a vu une accélération de l’enrichissement d’uranium et un ralentissement des négociations sur le Plan d’action global conjoint (JCPOA) après le retrait des États-Unis de l’accord en 2018.
Sous la présidence de Raisi, l’Iran a également soutenu la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine en exportant des drones suicides Shahed et des armes, et a intensifié les attaques par des milices régionales contre les États-Unis et Israël. Un mois avant sa mort, il a lancé une attaque massive de drones et de missiles contre Israël.
Depuis la mort en détention de Mahsa (ou Zhina) Amini, Il a fait réprimer avec une cruauté inouïe le peuple iranien pour étouffer les contestations et écraser la dissidence ce qui lui a valu le surnom de : « le boucher de Téhéran ». Les autorités iraniennes se sont rendues coupables d’une série de crimes relevant du droit international en toute impunité : des centaines d’homicides illégaux, l’exécution arbitraire de sept personnes liées aux manifestations, des dizaines de milliers d’arrestations arbitraires et de tortures systématiques contre les détenus, y compris des viols et autres violences sexuelles, ainsi que le harcèlement systématique des familles des victimes.
Les experts estiment que la stratégie poursuivie par Ebrahim Raisi est peu susceptible de changer, ayant été solidifiée parmi les échelons supérieurs de la direction politique et cléricale iranienne. Mohammad Mokhber, premier vice-président, devrait assumer le rôle de chef du cabinet pour les 50 prochains jours jusqu’à la tenue des élections. Les récentes élections parlementaires ont enregistré des taux de participation historiquement bas, et des efforts considérables ont été déployés par Khamenei et ses alliés pour assurer la victoire de Raisi lors de la dernière élection présidentielle en 2021.
Avant de devenir président, Ebrahim Raisi a siégé au comité de poursuites de l’Iran, responsable de l’exécution de quelque 5 000 dissidents en 1988. Il a été accusé de crimes contre l’humanité par les Nations Unies et sanctionné par le département du Trésor américain. Cette approche répressive a perduré avec la mort de Mahsa Amini en 2022, ce qui a déclenché des manifestations nationales.
Au-delà des élections anticipées et de l’élection présidentielle prévue pour l’année prochaine, il y a un potentiel de bouleversement au sommet de la classe dirigeante iranienne. Avec une courte liste de successeurs possibles à Khamenei, âgé de 85 ans, la mort de Raisi pourrait jeter davantage d’incertitude sur l’avenir politique du pays. Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), la plus grande branche des forces armées iraniennes, pourrait également profiter de cette agitation pour renforcer son pouvoir.
Ce développement majeur dans la politique iranienne intervient dans un contexte de tensions régionales et internationales accrues, et sous le regard attentif de la communauté internationale.
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