L’Histoire, qu’il y ait guerre ou non, jugera la France sur son aveuglement. L’Histoire, qu’il y ait guerre ou non, jugera la France sur son aveuglement.

La France regarde son nombril, le monde regarde l’abîme

Au début du conflit, tout le monde voyait bien la désorganisation des armées russes. Pas de coordination interarmes, des états-majors qui se contredisaient, des unités improvisées. On se disait : ça ne tiendra pas.

Et nous, en France ? Nous vivions au rythme de la prochaine grève, des prochaines élections, des dissolutions hypothétiques, des municipales déjà en ligne de mire. À l’heure où ailleurs la mécanique de guerre se met en place, nous comptons nos équilibres locaux.

La France se prépare à une grève jeudi. Le monde se prépare à la guerre pour éviter une guerre. Le contraste est brutal.

La survie comme seul horizon des partis politique français

Olivier Faure se tait sur l’international et essaye de sauver quelques mairies, enfermé dans ses équilibres avec les écologistes et les insoumis.

Marine Tondelier évite tout débat mondial. Son parti se concentre sur les fusions locales, comme si quelques bastions municipaux pouvaient tenir lieu de vision.

Jordan Bardella essaye d’engranger plus d’élus mais reste vide sur la Russie, silencieux sur Trump, obsédé par le détricotage de l’Europe quand elle devrait être renforcée.

Les LR de Bruno Retailleau ne portent plus aucune perspective internationale. Le parti se réduit à un appareil en survie, sans souffle ni incarnation.

Sébastien Lecornu, à peine nommé Premier Ministre, s’enlise dans la constitution de son gouvernement. Le pays attend des réponses, l’Europe attend notre voix, il offre l’image d’une paralysie.

Et puis il y a Emmanuel Macron. Entre envolées sur « l’autonomie stratégique européenne » et silences prolongés, il alterne la posture du visionnaire et celle de Ponce Pilate. Même au sommet, la politique française paraît absorbée par ses équilibres internes plus que par l’urgence mondiale.

Le contraste indécent entre le monde et une France nombriliste

D’un côté : Moscou, Washington, Pékin, Berlin, Bruxelles, Londres – des capitales où se jouent des équilibres de guerre et de paix, où chaque décision peut embraser ou contenir la planète.
De l’autre : Paris, Lyon, Lille, Marseille – des coulisses politiques où l’on négocie des fiefs municipaux, où l’on calcule les alliances de second tour, où l’on se demande qui sera encore assis sur son strapontin demain.

Le ridicule ne tue pas, mais il peut tuer par absence de lucidité. La France n’est pas condamnée à l’impuissance : elle a une voix, une armée, une place au Conseil de sécurité de l’ONU. Mais en se repliant sur ses querelles internes, elle abdique son rôle.

Le citoyen français, lui, se demande s’il pourra acheter le dernier iPhone à Noël.
Donald Trump annonce l’envoie un sous-marin nucléaire en direction de la Russie.
Le reste du monde se demande si Noël prochain aura lieu sous les sirènes d’alerte.

Quand l’Histoire sanctionne l’aveuglement français

L’Histoire nous le rappelle cruellement. Au XXe siècle, chaque grande guerre a vu la France absorbée par ses crises internes. En 1914, la République était traversée par l’affaire Dreyfus, par des luttes parlementaires sans fin, et croyait pouvoir contenir la montée des tensions européennes. En 1939, le pays sortait d’années de divisions politiques, paralysé par les querelles entre gauche et droite, incapable de réagir avec la vigueur nécessaire. Dans les deux cas, la France a basculé dans une guerre totale sans y être préparée

Nous répétons aujourd’hui ce travers : regarder nos petites disputes pendant que le monde s’approche de l’abîme. L’Histoire n’excuse jamais l’aveuglement. Elle le sanctionne

Ma colère et mes mots comme appel au sursaut

Oui, cette tribune est en colère. Parce que ce décalage n’est pas une simple bizarrerie française : c’est une faute. Une faute de vision, une faute politique, une faute historique.
Et l’Histoire, qu’il y ait guerre ou non, jugera la France sur son aveuglement.

A lire :

Discours de Quantico (30 septembre 2025) “I moved a submarine or two … over to the coast of Russia … We can’t let people throw around that word … I call it the N-word. There are two N-words, and you can’t use either of them.

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