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Un Iron Dôme européen ou le suicide par inertie

L’absurdité actuelle de la défense européenne : des dépenses colossales inutiles pour contrer des menaces de drones à faible coût.

Absurdité actuelle de la défense européenne : pourquoi ?

Que vaut une défense quand elle coûte cent fois plus cher que l’attaque ? Aujourd’hui, l’Europe se protège de drones à 20 000 dollars pièce avec des missiles Patriot à 3 à 5 millions l’unité, ou des IRIS-T à 400 000–500 000 euros. L’équation est d’une absurdité totale : chaque Shahed détruit nous appauvrit plus qu’il n’affaiblit Moscou. C’est comme tirer au bazooka sur une mouche : le geste est spectaculaire, mais il condamne le tireur à épuiser son arsenal avant l’essaim.

Voilà où nous en sommes : un continent qui gaspille des armes stratégiques conçues pour intercepter des missiles balistiques afin d’abattre des engins bricolés à bas coût. À ce rythme, ce n’est pas l’Ukraine qui s’épuisera, c’est nous.

L’urgence d’un Iron Dôme européen

L’inefficacité de la dépendance aux États-Unis

À part faire plaisir aux Américains, à quoi sert vraiment ce parapluie OTAN ? À rien. Acheter toujours plus de Patriot ou de systèmes importés, c’est se donner bonne conscience, pas se protéger. Ces armes ne sont pas pensées pour contrer des saturations de 300 ou 400 drones envoyés d’un coup : elles sont hors de prix, limitées en stock, lentes à livrer.

Et l’absurdité ne s’arrête pas là. Pour le prix d’une dizaine de F-35 américains (≈100 à 120 millions $ l’unité) et de quelques batteries Patriot (≈1 milliard $ chacune, missiles à 3 à 5 millions $ pièce), nous pourrions financer l’ensemble d’un dispositif multicouche européen complet (≈5 à 10 milliards € pour couvrir une frontière comme celle de la Pologne). Autrement dit, le budget que nous engloutissons pour acheter quelques jouets hors de prix suffirait à bâtir une défense anti-drones crédible pour tout un continent. Ce n’est donc pas une question d’argent, mais de choix politique.

La vérité est brutale : la dépendance aux États-Unis n’est pas seulement une faiblesse stratégique, c’est une inefficacité opérationnelle. Elle ne nous arme pas contre la guerre moderne, elle nous enferme dans une logique d’acheteurs captifs, incapables de bâtir une solution adaptée.

L’inefficacité de la dépendance aux États-Unis

L’urgence d’un Iron Dôme européen

Ce qu’il faut, c’est un système multicouche pensé par et pour les Européens. Les briques existent déjà dans nos industries :

  • Radars basse altitude et capteurs acoustiques pour la détection fine.
  • Brouillage ciblé et spoofing GNSS pour désorienter les drones.
  • Canons 30–35 mm à munitions programmables, capables d’abattre plusieurs cibles avec une seule rafale à quelques milliers d’euros.
  • Drones intercepteurs low cost, réutilisables à l’infini.
  • Lasers de 50–100 kW et micro-ondes de forte puissance, en cours de développement, pour compléter la palette demain.

Tout cela est dans les cordes industrielles de l’Europe. Rien n’exige d’aller quémander à Washington. Ce qui manque, ce n’est pas la technologie, c’est la décision politique d’assembler ces couches et de produire massivement.

Le temps, notre seul ennemi côté européen

Chaque jour perdu est une victoire pour ceux qui testent nos failles. L’inertie est notre véritable adversaire. Pour le prix de quelques acquisitions emblématiques mais inutiles, l’Europe pourrait financer la construction rapide d’un système anti-saturation cohérent, pensé pour Varsovie, Bucarest, Vilnius ou Berlin.

Nous avons déjà connu ce travers : en 1940, nous avions construit une ligne Maginot, pensée pour la guerre précédente, quand l’ennemi lançait un Blitzkrieg qui pulvérisait nos certitudes. Sommes-nous en train de répéter la même erreur ? De bâtir des arsenaux pour une menace qui n’est plus la nôtre, pendant que les drones, l’essaim et la saturation deviennent l’arme décisive du présent ?

Va-t-on toujours construire le contraire de ce dont nous avons besoin ?

Le vrai dôme qui manque à l’Europe n’est pas une bulle de missiles américains : c’est une bulle de volonté politique. Voulons-nous encore bâtir des armes d’hier, quand c’est une guerre de drones qui nous frappe déjà à la porte ?