Autour d’Ursula von der Leyen, 5 dirigeants européens (l’Italienne Giorgia Meloni, le Grec Kyriakos Mitsotakis, l’Autrichien Karl Nehammer, le chypriote Nikos Christodoulides et le Belge Alexander De Croo) ont signé le 17 mars 2023, un partenariat économique et migratoire avec le président égyptien Al-Sissi.
Cet accord, signé entre l’Union européenne (UE) et l’Égypte, d’une valeur de 74 milliards d’euros, suscite un large éventail de réactions et d’analyses. Ce qui reflète à la fois son importance stratégique et les controverses qu’il engendre.
Les détails de l’accord UE Égypte
L’Union européenne, cherchant à renforcer sa coopération avec l’Égypte dans plusieurs domaines clés, notamment l’énergie, la sécurité, le contre-terrorisme, et la migration, a signé un partenariat stratégique global avec le pays. Ce partenariat inclut des prêts, des investissements, et des aides directes. Mais il met aussi un accent particulier sur les questions migratoires et la stabilisation économique de l’Égypte, confrontée à une crise économique sévère. Le volet financier comprend 5 milliards d’euros de prêts, 18 milliards d’investissements, et 600 millions d’euros de dons, dont 200 millions spécifiquement alloués à la gestion des migrations.
Objectifs et implications stratégiques de l’accord
L’objectif principal de cet accord est de soutenir l’Égypte dans sa crise économique tout en renforçant les capacités du pays à gérer la migration vers l’Europe. L’UE espère, à travers cet accord, limiter les départs de migrants depuis l’Égypte. Tout en encourageant le pays à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière. La coopération dans le domaine de l’énergie, notamment le gaz naturel liquéfié, vise également à réduire la dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe. Cet accord est perçu comme un élément crucial pour la sécurité et la stabilité régionales. l’Égypte joue un rôle géostratégique important en raison de sa proximité avec des zones de conflit et sa capacité à influencer les flux migratoires.
Controverses et critiques de l’accord UE Égypte
Cependant, cet accord suscite des critiques, notamment concernant le soutien financier à un régime autoritaire accusé de violations des droits humains et de répression politique. Des eurodéputés de gauche, et des ONG expriment leurs inquiétudes quant à la légitimation de telles pratiques et l’absence de conditionnalités claires liées au respect des droits humains et à la démocratie. La crainte est que l’UE, en cherchant à externaliser la gestion des migrations, néglige les implications en termes de droits humains et renforce des régimes autoritaires sans exiger de réformes politiques ou sociales significatives. Des voix s’élèvent pour demander une approche plus équilibrée, qui tiendrait compte à la fois des intérêts sécuritaires et migratoires de l’Europe et du respect des droits fondamentaux.
Un jeu d’équilibriste entre les intérêts sécuritaires, migratoires et le respect des droits fondamentaux
Nous avons exploré l’accord entre l’Union européenne et l’Égypte sous différents angles. Cet accord, signé le 17 mars 2023, vise à renforcer la coopération dans des domaines tels que l’énergie, la sécurité, et la gestion des migrations. Il apporte un soutien financier crucial à l’Égypte durant sa crise économique. Ses objectifs stratégiques mettent en lumière les dilemmes éthiques et politiques auxquels l’UE doit faire face. En cherchant un équilibre entre les intérêts sécuritaires et migratoires et le respect des droits fondamentaux, cet accord reflète la complexité des relations internationales modernes « sur le fil du rasoir ».
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