L’élection présidentielle à Taiwan a vu la victoire de Lai Ching-te du Parti démocratique progressiste (DPP), qui a obtenu un peu plus de 40% des voix. Son parti, favorable à l’indépendance de Taiwan, maintient la position selon laquelle Taiwan est une nation souveraine de facto. Lai a déclaré que cette victoire montrait l’engagement des Taïwanais envers la démocratie et espérait que la Chine comprendrait cela.
La Chine a rapidement réagi en affirmant que Taiwan fait partie de la Chine. Hsiao Bi-khim, récemment ambassadrice de Taiwan aux États-Unis, a été élue vice-présidente aux côtés de Lai. Le principal candidat de l’opposition, Hou Yu-ih du Kuomintang (KMT), a reçu 33,49% des voix, tandis que le candidat du Parti populaire de Taiwan (TPP), Ko Wen-je, a obtenu 26,45%.
La campagne électorale a été marquée par des débats sur des questions de vie quotidienne et sur la manière de gérer les relations avec la Chine, qui a augmenté la pression diplomatique, économique et militaire sur Taiwan. Les États-Unis, principal soutien international de Taiwan, ont félicité Lai pour sa victoire. La Chine a cependant averti que la victoire de Lai rapprochait Taiwan d’une confrontation et d’un conflit éventuels.
Le DPP souligne que l’avenir de Taiwan doit être décidé uniquement par ses 23,5 millions d’habitants. Avant l’élection, la Chine a mis fin aux tarifs préférentiels pour certaines importations taïwanaises et a intensifié ses activités militaires près de Taiwan. Cependant, les responsables de la sécurité à Taiwan ne s’attendent pas à des actions militaires à grande échelle de la part de la Chine immédiatement après l’élection.
L’influence de la Chine dans les élections taïwanaises est indirecte mais significative, et s’est manifesté de plusieurs façons :
La Chine a augmenté sa pression politique et militaire sur Taiwan, notamment par des incursions aériennes et maritimes plus fréquentes dans la zone de défense taïwanaise.
Avant les élections, la Chine avait émis des avertissements contre l’élection de candidats favorables à l’indépendance, comme Lai Ching-te.
Sanctions économiques et tarifs qui peuvent affecter l’économie taïwanaise et, par extension, l’opinion publique.
Influence médiatique et cyber-activités pour influencer l’opinion publique ou propager des informations favorables à ses intérêts à Taiwan.
Soutien aux partis pro-chinois favorable au Kuomintang (KMT), le principal parti d’opposition. Malgré tout de plus en plus de Taïwanais se méfient de l’influence chinoise.
En somme, bien que la Chine n’ait pas de contrôle direct sur les élections taïwanaises, ses actions et sa rhétorique ont un impact considérable sur le contexte politique dans lequel ces élections se déroulent, et donc sur les décisions des électeurs taïwanais.
Au vu du résultat cela s’est révélé manifestement contre-productif