Jour 1 : L’annonce choc et les premières réactions (11 juin 2024)
« Tremblement de Terre Politique : Éric Ciotti S’allie avec le RN, les LR en Ébullition »
Le 11 juin 2024 marque un tournant décisif pour Les Républicains (LR) lorsque leur président, Éric Ciotti, annonce lors du JT de 13H sur TF1 son intention de former une alliance avec le Rassemblement National (RN) pour les élections législatives. Ciotti justifie cette démarche par la nécessité de créer un groupe puissant à l’Assemblée nationale, capable de contrer les forces de l’extrême gauche. Cette annonce provoque immédiatement des vagues au sein de son parti et parmi l’opinion publique.
Marine Le Pen, présidente du RN, salue rapidement cette initiative, la qualifiant de « choix courageux » et de preuve du « sens des responsabilités » de Ciotti. Toutefois, au sein de Les Républicains, l’annonce est largement critiquée. Des figures éminentes du parti, dont Bruno Retailleau et d’autres sénateurs, expriment publiquement leur désaccord et leur déception, certains allant jusqu’à réclamer la démission de Ciotti.
L’opposition ne se limite pas aux membres de son propre parti. Sandrine Rousseau, une figure de l’écologie politique, confronte Ciotti devant le siège des Républicains, l’accusant de trahir les principes républicains en formant une alliance avec l’extrême droite. La séquence, capturée par les caméras de LCI, devient rapidement virale, symbolisant l’indignation générale face à cette décision.
Le premier jour se clôt sur un parti profondément divisé, avec une partie importante des membres et élus de LR dénonçant l’alliance comme une trahison des valeurs fondamentales du gaullisme et du centrisme traditionnellement associés aux Républicains. Cette journée pose les bases d’une crise politique interne qui menace de remodeler le paysage politique de droite en France.
Jour 2 : Escalade des tensions et premières démissions (12 juin 2024)
« Coup de tonnerre chez LR : indignations et appels à l’exclusion de Éric Ciotti »
Le lendemain de l’annonce, le 12 juin 2024, la situation au sein des Républicains se détériore rapidement. Le parti est plongé dans une crise ouverte, avec des déclarations publiques de figures importantes du parti qui exigent des actions concrètes contre Éric Ciotti.
Dès le matin, Xavier Bertrand, figure de proue du parti, intervient lors du JT de 20H de TF1, affirmant que Ciotti doit partir immédiatement ou être exclu de LR. Cette déclaration est suivie par celle de Vincent Jeanbrun sur LCI, qui exprime son indignation et annonce sa démission de son poste de porte-parole du parti. Jeanbrun décrit sa réaction comme « presque de la rage », soulignant l’intensité des émotions au sein de LR.
Parallèlement, le débat s’intensifie sur la scène nationale. Emmanuel Macron intervient lors d’une conférence de presse, critiquant l’alliance comme un « pacte du diable » et suggérant que seulement « deux ou trois députés » suivent Ciotti dans sa décision. Cette remarque illustre la perception d’une division profonde au sein des Républicains, non seulement idéologique mais aussi en termes de soutien personnel à Ciotti.
La journée se termine sur une note encore plus conflictuelle. Gérard Larcher, lors de son intervention au JT de 20H sur TF1, qualifie l’exclusion de Ciotti de « logique », compte tenu de son non-respect des orientations politiques établies par le parti. Cette journée marque une accélération notable de l’opposition interne à Ciotti, avec des implications profondes pour sa position de leadership et pour l’avenir du parti.
Jour 3 : L’exclusion de Ciotti (13 juin 2024)
« Éclatement chez LR : Ciotti Exclu, le parti en ébullition »
Le 13 juin, la tension atteint son paroxysme lorsqu’une réunion cruciale du bureau politique des Républicains est convoquée pour statuer sur le sort de Ciotti. Après des heures de délibérations tendues, le bureau politique vote pour l’exclusion d’Éric Ciotti du parti, une décision qui reflète l’ampleur de la fracture au sein de LR.
Cette exclusion est perçue comme une tentative de sauver l’identité du parti et de maintenir une ligne claire contre les alliances jugées incompatibles avec les valeurs républicaines traditionnelles. Toutefois, la décision est loin de mettre fin aux controverses. Le siège du parti devient le théâtre d’une journée surréaliste, symbolisée par des portes barricadées et une confusion générale sur le leadership effectif du parti.
Le cynisme reflète l’ampleur de la crise majeure que subissent Les Républicains. «Éric Ciotti a l’habitude du putsch du pauvre. Quand on se barricade dans un siège et qu’on ne sait pas que la secrétaire générale a le double des clés, c’est assez inquiétant sur ses capacités à gérer les problèmes de sécurité des Français… C’est quand même assez grotesque. C’est du OSS 117», tente de tourner en dérision, jeudi matin au micro de France Inter la vice-présidente du parti Florence Portelli. Elle peine à cacher son embarras et affiche sa colère.
Le soir même, les réactions continuent d’affluer, avec des membres du parti et des observateurs politiques qui débattent de la légalité et des implications de l’exclusion de Ciotti. Cette journée marque un tournant dans la crise, posant les bases d’affrontements juridiques et politiques dans les jours à venir.
« Moi j’ai appelé tout de suite à ce qu’il parte par dignité, et la dignité, ça n’a pas l’air de l’étouffer beaucoup ».
Florence Portelli – vice-présidente du parti LR
«Je m’excuse d’avance pour les gens qui sont dégoûtés de la politique»
Jour 4 : Intervention judiciaire (14 juin 2024)
« Le coup de théâtre judiciaire : Éric Ciotti suspendu, mais pas abattu »
La bataille pour la présidence de Les Républicains prend une tournure judiciaire le 14 juin 2024. Éric Ciotti, refusant d’accepter son exclusion, porte l’affaire devant les tribunaux. Il conteste la légalité de la procédure d’exclusion, arguant que les statuts du parti n’ont pas été respectés et que son exclusion est donc invalide.
Dans l’après-midi, le tribunal judiciaire de Paris se saisit de l’affaire en urgence. Après une audience tendue, où les avocats des deux camps exposent leurs arguments, le tribunal rend une décision préliminaire. Il suspend l’exclusion de Ciotti, stipulant que cette suspension reste en vigueur jusqu’à ce qu’une décision définitive sur le fond soit prononcée. Cette décision judiciaire est un coup de théâtre qui permet à Ciotti de se maintenir temporairement à la tête du parti.
La réaction à cette décision est mitigée. D’une part, Ciotti et ses partisans y voient une validation de leurs arguments sur la précipitation et les erreurs juridiques commises par les opposants à l’alliance avec le RN. D’autre part, ses détracteurs insistent sur le fait que la suspension n’est qu’une mesure temporaire et que le fond du problème, à savoir la direction et la ligne politique du parti, reste non résolu.
Cette journée est cruciale non seulement pour l’avenir politique immédiat de Ciotti mais aussi pour le parti lui-même, qui se trouve à un carrefour idéologique et organisationnel.
Jour 5 : Réactions et critiques post-judiciaires (15 juin 2024)
« LR en Ébullition : Éric Ciotti Suspendu, l’Avenir du Parti en Jeu »
Le 15 juin 2024, le paysage politique continue de réagir à la décision judiciaire de la veille. Les médias et les politiciens de tous bords discutent des implications de la suspension de l’exclusion de Ciotti et de ce que cela signifie pour l’avenir des Républicains.
La journée est marquée par une série de réactions critiques, notamment de la part de nombreux membres de LR qui voient cette suspension comme une simple mesure temporaire et insistent sur la nécessité de clarifier la direction et la ligne politique du parti. Les débats se concentrent sur les questions de légitimité et de respect des statuts internes du parti, avec des avis divergents sur la manière dont la crise doit être résolue.
Parmi les réactions les plus marquantes, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, exprime sa désapprobation face à la gestion de la crise par Ciotti. Il insiste sur l’importance de maintenir une ligne claire et cohérente au sein du parti, soulignant que les décisions stratégiques doivent être prises de manière collective et non unilatérale.
François-Xavier Bellamy, qui a été désigné pour assurer l’intérim à la tête de LR, réaffirme l’engagement du parti à rester fidèle à ses valeurs républicaines et à ses principes fondateurs. Il souligne la nécessité de reconstruire une droite républicaine forte et indépendante, capable de faire face aux défis politiques actuels sans recourir à des alliances jugées controversées.
De leur côté, les partisans de Ciotti continuent de défendre sa décision d’alliance avec le RN, arguant qu’elle est nécessaire pour contrer la montée de l’extrême gauche et garantir une représentation forte à l’Assemblée nationale. Ils voient dans la décision judiciaire une validation de leur position et appellent à une réorganisation interne du parti pour mieux refléter cette nouvelle orientation politique.
Cette journée souligne le profond désaccord et la fragmentation au sein de Les Républicains, posant des questions essentielles sur la direction future du parti et sur la manière dont il peut surmonter ses divisions internes pour former une force politique cohérente. Les événements des jours précédents ont laissé des traces profondes, et la résolution de cette crise déterminera l’avenir du parti dans le paysage politique français.
Ces cinq jours ont été marqués par des développements dramatiques et des tournants significatifs, reflétant une période de crise intense pour Les Républicains. La situation reste fluide et l’issue de cette crise pourrait avoir des répercussions durables sur le paysage politique français. Le week-end du 15 et 16 juin 2024 a vu une intervention notable de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République et figure emblématique du parti, qui a brisé son silence dans le Journal du Dimanche. Sarkozy a critiqué sévèrement la décision de Ciotti de s’allier avec le RN, qualifiant cette alliance de dangereuse et soulignant le risque de voir Les Républicains devenir un simple « supplétif » de l’extrême droite. Ses critiques ajoutent une dimension supplémentaire à la crise, posant des questions cruciales sur l’avenir et l’identité du parti.
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