Les origines du « Front Populaire » de Léon Blum
Le Front Populaire de 1936 en France est un moment historique majeur, symbole de progrès social et d’unité de la gauche face à des menaces autoritaires et conservatrices. Cette coalition de partis de gauche comprenait principalement la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO, socialiste), le Parti communiste français (PCF), et le Parti radical-socialiste, bien que ce dernier fût plus centriste. Après sa victoire aux élections le gouvernement est composé seulement de socialistes et de radicaux, sans les communistes. Les 21 et 22 juin 1937, Léon Blum, qui a obtenu de la chambre les pleins pouvoirs en matière financière se les voit refusés par le Sénat. Il réunit son gouvernement qui prend la décision de démissionner. Ce qui signe la fin du premier gouvernement de Léon Blum.
Cependant, l’héritage du Front Populaire de 1936 est un rappel aux défis que rencontre une telle coalition, surtout aujourd’hui, en termes de maintien de l’unité et de la cohérence face à des oppositions internes (antisémitisme et antisionisme, et autres) et externes (ingérence de pays étranger). L’utilisation du terme « Front Populaire » dans le contexte politique actuel, comme pour désigner des alliances modernes de la gauche, est une tentative de capturer l’esprit de solidarité et d’action collective de 1936. Toutefois, cela peut aussi soulever des controverses, surtout si les valeurs et les actions de ces nouvelles alliances ne correspondent pas pleinement à l’esprit originel du Front Populaire de Léon Blum.
Encore une fois, on utilise un nom chargé d’histoire, « Front Populaire », et on le banalise en lui retirant toute sa grandeur, réduisant ainsi son éclat historique à de simples manœuvres politiques.
Front Populaire : La nouvelle alliance des gauches pour les législatives
La NUPES forme une alliance large, cherchant à évoquer la coalition historiquement significative du Front Populaire des années 30. Bien que ce nom suscite de grands espoirs, la situation actuelle des alliances à gauche demeure floue et soulève plusieurs interrogations fondamentales. De nombreux facteurs rendent cette tentative contemporaine, malgré tout, particulièrement problématique.
Premièrement, les enjeux géopolitiques et les positions internationales, notamment sur l’Ukraine, posent un sérieux défi. La gauche est divisée entre ceux qui soutiennent fermement l’Ukraine face à l’agression russe et ceux qui semblent adopter une posture plus ambivalente, voire opposée à cette résistance. Cette division met en lumière les contradictions internes qui peuvent affecter l’image et la cohérence de l’alliance dont l’intégration du NPA.
Deuxièmement, le positionnement vis-à-vis de l’antisémitisme est également un point de friction majeur. Les divergences d’opinions et les déclarations passées de certains membres de la NUPES sur des questions liées à l’antisémitisme et le soutien à des mouvements comme le Hamas interrogent profondément sur la capacité de cette alliance à maintenir une ligne claire et unie sur des questions de principe fondamentales. Troisièmement, le débat interne et les négociations semblent marqués par des contradictions et des tensions entre les différents partis de la NUPES. Ces tensions sont exacerbées par les négociations autour des positions de leadership et des candidatures, où les enjeux personnels et les stratégies politiques à court terme peuvent parfois primer sur les valeurs et les principes de long terme.
Troisièmement, le débat interne et les négociations semblent marqués par des contradictions et des tensions entre les différents partis de la NUPES. Ces tensions sont exacerbées par les négociations autour des positions de leadership, des candidatures, de l’incarnation, où les enjeux personnels et les stratégies politiques à court terme peuvent parfois primer sur les valeurs et les principes de long terme.
Une alliance qui ravit une partie des militants, mais qui interroge les sympathisants de gauche ?
« Front populaire » aux législatives on peut avoir un candidat du « NPA »
selon Olivier Faure
La position du NPA au soir du 7 octobre 2023, avec son soutien total aux Palestiniens, sans jamais condamner les massacres de civils commis par le Hamas, n’est pas neutre. Le NPA ayant déclaré soutenir les « moyens de lutte qu’ils et elles ont choisis pour résister » du Hamas, invitant la gauche à « se rappeler la nécessaire solidarité avec les luttes de résistance contre l’oppression et l’occupation ». Ce qui vaut au parti de Philippe Poutou des poursuites judiciaires pour apologie du terrorisme.
Coté LFI on n’est pas en reste : La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, et Rima Hassan, refusent catégoriquement de taxer le Hamas comme organisation terroriste, mais timidement « comme des crimes de guerre » pour Mathilde Panot « comme il y en a dans les 2 camps ». Lors d’une conférence à Tunis, le député insoumis David Guiraud avait tenu des propos relativisant les actes commis par le Hamas et la montée des actes antisémites en France.
Chez les communistes, le divorce semblait pourtant être consommé avec les Insoumis. « Après les insultes, l’exclusion, ça montre bien un peu les méthodes pratiquées par le chef de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon » avait déclaré Fabien Roussel le 2 octobre 2023.
De son côté Raphaël Glucksmann avait, lui-même, dénoncé les méthodes peu scrupuleuses de ses rivaux LFI à l’élection du 9 juin, en accusant au passage le parti de Manon Aubry de « brutaliser le débat » et « les cercles insoumis » d’être responsables d’une « campagne de calomnie contre » la liste PS-Place Publique. Il jurait à l’époque qu’aucune alliance n’était possible avec les LFI.
Le parti socialiste incarné par Olivier Faure avait été fustigé par Madame la députée LFI Danièle Obono lors d’une prise de parole à l’Assemblée nationale : « La dignité s’élevait l’Assemblée nationale aux couleurs du drapeau palestinien. Merci aux députés de gauche hors PS, la gauche coloniale.«
Mais voilà il y a des sièges à prendre pour ces législatives anticipées, et surtout le risque de voir le RN gagner l’élection. Alors tous soumis aux Insoumis. Et pour faire passer tout ça on se drape derrière un « front populaire », pour faire front commun contre les 2 ennemis du peuple « Emmanuel Macron » et le « Rassemblement National ».
Pour le plus grand malheur des Français, tout cela ne fait que renforcer, pour le moment, le vote du RN. Le RN qui désormais chez beaucoup de nos compatriotes, même s’il y a de quoi s’en désoler, fais moins peur que les LFI et leurs outrances. Raphaël Glucksmann avait pourtant tenté de faire une alliance des gauches sans les LFI, mais en vain.
Les Français jugeront si c’est un pari gagnant ou non.