Législatives 2024 : Une échéance sous haute tension à jour J -4 Législatives 2024 : Une échéance sous haute tension à jour J -4

Législatives 2024 : Une échéance sous haute tension à jour J -4

Le premier enseignement à retenir de ces projections des Législatives 2024, à jour J -4, c’est une nette avance du Rassemblement National.

Législatives 2024 – la dissolution : une décision toujours controversée

Emmanuel Macron a tenté de justifier sa décision de convoquer des élections « législatives 2024  » anticipées, injectant une dose d’incertitude dans le paysage politique européen et les marchés financiers. Même deux semaines après cette annonce, nombreux sont ceux, y compris parmi ses partisans, qui peinent à comprendre les raisons de cette initiative. Une majorité des députés de son parti, Renaissance, ont préféré mettre en avant Gabriel Attal, le Premier ministre actuel, sur leurs tracts de campagne plutôt que Macron lui-même. Cela témoigne de l’étendue de l’incompréhension au sein de ses propres troupes.

Durant le week-end, Macron a essayé de clarifier son choix, affirmant qu’il n’avait pas d’autre choix et que la gouvernance devait changer. Il a reconnu le malaise démocratique en France et a souligné qu’il ne pouvait plus recourir systématiquement à l’article 49.3 pour passer des réformes majeures, comme ce fut le cas pour la réforme des retraites. Il a tenté de rassurer les marchés en affirmant qu’il resterait président quelle que soit l’issue du vote le 7 juillet.

Les projections des sondages sur la base des intentions de vote du premier tour.

Pour ces législatives 2024, les sondages (source : Bloomberg – pool sondages) indiquent une nette avance du Rassemblement National (RN) de Jordan Bardella avec 34,2%, suivi par le Nouveau Front Populaire (NFP) à 28,2%, et le parti Renaissance de Macron à 20,6%. La possibilité d’une cohabitation gouvernementale avec un Premier ministre issu soit du RN soit du NFP devient de plus en plus probable, une situation inédite depuis 1997 avec Jacques Chirac et le Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

Le premier enseignement à retenir de ces projections est la percée du Rassemblement National. Tous les instituts s’accordent à dire que le parti d’extrême droite arriverait en tête, recueillant en moyenne 238 sièges, bien qu’une majorité absolue à 289 sièges reste incertaine. Les projections varient de 210 à 300 sièges. Le parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen surfe sur sa dynamique des élections européennes où il est arrivé en tête avec 31,37% des voix et 30 élus. Lors des précédentes élections législatives en 2022, il avait obtenu 89 députés, un record pour cette formation politique.

Un deuxième bloc devrait également voir son effectif croître. Le Nouveau Front Populaire (NFP), composé de La France Insoumise, Parti socialiste, Les Écologistes, Parti communiste français, enverrait 184 représentants à l’Assemblée nationale selon la moyenne des projections, variant entre 150 et 230 sièges selon les instituts.

La majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons, Agir), lors de ces législatives 2024, reculerait le plus selon les projections, n’obtenant en moyenne que 96 sièges contre 250 avant la dissolution de l’Assemblée nationale, avec des estimations variant de 65 à 130 sièges.

Les Républicains enregistreraient également d’importantes pertes. Les différentes projections donnent au parti de centre droit et à ses alliés 37 députés, avec une fourchette allant de 10 à 50 sièges. Ils étaient encore 62 avant l’annonce de Macron. Le parti est divisé, avec le président des Républicains, Éric Ciotti, annonçant un accord avec le Rassemblement National dans certaines circonscriptions, ce qui divise les projections selon les instituts.
Sources : Ifop ; Elabe; Harris Interactive ; Ipsos ; odoxa ; OpinionWay ; cluster 17

Le premier débat télévisé des législatives 2024

A quelques jours du premier tour des législatives 2024, les chefs de file des trois principaux groupes politiques se sont affrontés sur des thèmes variés tels que les retraites, les impôts et l’immigration lors d’un débat télévisé. Jordan Bardella du RN, Gabriel Attal, Premier ministre actuel, et Emmanuel Bompard de LFI ont présenté leurs positions respectives.

Le premier sujet abordé fut le coût de la vie, une priorité pour les Français. Jordan Bardella a accusé Gabriel Attal d’avoir ruiné l’économie française, critiquant sévèrement les politiques économiques du gouvernement. Il a également attaqué Emmanuel Bompard, le représentant du Nouveau Front Populaire, en reprenant les critiques d’Emmanuel Macron concernant la proposition de taxer les riches à 75%, suggérant que Bompard voulait instaurer un modèle économique similaire à celui de Cuba.

Manuel Bompard, de son côté, a dénoncé l’inaction du Rassemblement National sur le coût de la vie, en proposant des mesures telles que le blocage des prix des produits essentiels et l’augmentation du salaire minimum à 1 600 euros. Selon lui, ces mesures sont essentielles pour améliorer la vie des citoyens. Gabriel Attal a répliqué en qualifiant ces propositions de « machine à détruire des emplois ».

Un autre point central du débat fut la réforme des retraites. Emmanuel Macron avait fait face à des manifestations importantes lors de la hausse de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Jordan Bardella souhaite ramener cet âge à 62 ans, voire 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler avant 20 ans, tandis que Manuel Bompard et l’extrême gauche veulent revenir à la retraite à 60 ans d’ici 2027.

Les échanges sur l’immigration ont également été intenses. Bardella a promis des mesures strictes pour limiter l’immigration, tandis que Bompard a défendu une approche plus humaine et intégrative. Gabriel Attal a tenté de défendre le bilan du gouvernement en matière de sécurité et d’immigration, tout en critiquant les propositions des autres candidats.

Ce premier débat télévisé a permis à Emmanuel Bompard de se démarquer par son calme et sa rationalité, contrairement à Jordan Bardella, qui a semblé nerveux et souvent consulté ses notes, et à Gabriel Attal, qui a été perçu comme arrogant par certains observateurs.

Une semaine décisive pour l’ensemble des candidats aux législatives

La semaine avant le premier tour de ces législatives 2024 est cruciale. Jordan Bardella a détaillé son programme lors d’une conférence de presse, et un autre débat télévisé est prévu avec Attal et Bompard, malgré les tentatives d’Attal de remplacer Bompard par Jean-Luc Mélenchon, plus controversé. Les annonces de dépenses massives par le NFP, financées par des mesures fiscales drastiques, ont suscité de vives réactions. Ils prévoient 25 milliards d’euros de dépenses pour 2024, puis 125 milliards d’euros supplémentaires par an jusqu’en 2027, financés par des mesures telles que la réintroduction des taxes sur la fortune et un taux d’imposition marginal de 90% pour les revenus supérieurs à 400 000 euros.

Le dernier débat majeur aura lieu le 27 juin, où les principaux candidats confronteront une nouvelle fois leurs visions pour la France. Ce débat pourrait influencer les sondages, bien que le RN maintienne une avance claire, avec certains sondages suggérant même la possibilité d’une majorité absolue. Si c’est le cas selon certaines personnalités de gauche nous promet des lendemains agités, voire violents. Manon Aubry : « Si le RN gagne, il faudra faire acte de résistance, peut-être un appel à la grève générale ». Réponse de Marine Le Pen, elle a estimé mercredi 26 juin sur France 2 qu’il y aurait « probablement des manifestations dans les rues » si son parti remportait les élections législatives, et a accusé par avance « l’extrême gauche » d’en être « responsable ». Le parti d’extrême droite s’attend à voir sa victoire contestée.

Une fois de plus si les risques se confirment ce n’est pas la démocratie qui sortira grandie de cette élection. Mais n’est pas cela, l’objectif recherché par certains, détruire la démocratie ?

En attendant : Attention messieurs les candidats, surtout du RN, la messe n’est pas dite. Une odeur plane, sous forme de surprise, sur le 2e tour de ces élections législatives 2024. Alors à suivre …

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