Le Parti Populaire Européen (PPE) reste la première force du Parlement Européen.
Les élections européennes de 2024 montrent que le Parti Populaire Européen (PPE) reste la première force du Parlement Européen avec une légère augmentation de sa majorité. Malgré une montée de l’extrême droite, les groupes centristes alliés, dont le PPE est le plus grand, devraient conserver leur majorité. Par contre, Renew Europe (RE) et les Verts/Alliance libre européenne perdent des sièges de manière significative.
Voici les résultats des élections européennes de 2024 par rapport au Parlement précédent :
- Parti Populaire Européen (PPE) : 189 sièges (contre 176)
- Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D) : 135 sièges (contre 139)
- Renew Europe (RE) : 80 sièges (contre 102)
- Conservateurs et Réformistes Européens (ECR) : 72 sièges (contre 69)
- Identité et Démocratie (ID) : 58 sièges (contre 49)
- Verts/Alliance libre européenne : 52 sièges (contre 71)
- La Gauche : 36 sièges (contre 37)
- Membres non-inscrits (NI) : 46 sièges (contre 62)
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et membre du PPE, a salué la performance de son parti. En Allemagne, les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz ont connu leur pire résultat, passant en troisième position derrière l’extrême droite. En France, Emmanuel Macron a appelé à des élections parlementaires surprises après la défaite de son parti face au Rassemblement National de Marine Le Pen. En Italie, les Frères d’Italie de Giorgia Meloni ont triomphé. L’Autriche, les Pays-Bas et la Pologne ont également vu une forte montée des partis de droite et d’extrême droite. Le premier ministre polonais évoque « la terrible tristesse » à Paris après les résultats des élections. Donald Tusk, premier ministre de Pologne, dont le parti est sorti vainqueur, estime que son pays offre une « lueur d’espoir » pour l’Europe, qui contraste avec « la terrible tristesse » à Paris.
Les élections se sont déroulées sur quatre jours avec une participation d’environ 51%, semblable à celle de 2019. Le Parlement européen, seul organe élu directement au sein de l’UE, joue un rôle crucial dans la législation de l’UE, le budget et l’élection du président de la Commission européenne. Le nouveau Parlement compte 720 sièges, avec l’Allemagne en tête (96 sièges) et Chypre, le Luxembourg et Malte avec chacun six sièges.
Une baisse de soutien pour les partis verts aux européennes 2024
Les élections européennes ont montré une baisse de soutien pour les partis verts, suscitant des craintes quant à l’affaiblissement des ambitions climatiques de l’Europe. Les résultats provisoires indiquent que le groupe des Verts a chuté de la quatrième à la sixième place avec seulement 52 sièges, dans un contexte de virage global à droite.
En Allemagne, bastion des Verts, le soutien a presque diminué de moitié depuis les dernières élections, passant de 20,5 % à 12 %. En France, le soutien aux Verts a également chuté de manière significative. Cependant, des succès plus modestes ont été enregistrés ailleurs, comme au Danemark, où les Verts sont devenus le plus grand parti avec 18 %, et en Suède, où ils ont gagné trois sièges de manière inattendue. Aux Pays-Bas, une coalition verte-gauche a devancé de justesse l’extrême droite.
Bas Eickhout, l’un des candidats principaux des Verts, a déclaré qu’il n’était pas découragé par ces résultats et s’est engagé à accélérer le Green Deal. Il a souligné que les résultats étaient mixtes, avec des succès notables dans certains pays comme les Pays-Bas.
Les Verts avaient connu un succès inhabituel lors des dernières élections en 2019, en grande partie grâce aux manifestations des jeunes militants climatiques dirigés par Greta Thunberg. Cependant, avec les préoccupations croissantes liées à la guerre et aux problèmes économiques, l’environnement semble être relégué au second plan dans l’esprit des électeurs. En France, Marie Toussaint se sauve de justesse avec 5,5 % des voix (contre 13,4 % en 2019).
Malgré cette baisse de soutien, les Verts pourraient encore jouer un rôle clé dans le choix du prochain président de la Commission européenne, en fonction du niveau de soutien des partis centristes. En Allemagne, où les Verts font partie d’un gouvernement de coalition, la déception était palpable tant chez le parti que parmi les militants climatiques. De nombreux jeunes électeurs, traditionnellement favorables aux Verts, semblent s’être tournés vers l’extrême droite ou de nouveaux partis, ou bien ont simplement choisi de ne pas voter.
L’un des principaux enseignements de ces élections est que le Green Deal est perçu comme une initiative trop centrée sur Bruxelles et a appelé à un débat plus large au sein des 27 États membres. Des politologues estiment qu’il n’y a pas eu de réaction généralisée contre la politique climatique européenne, mais préviennent que des mesures mal conçues, particulièrement celles qui touchent les ménages les plus pauvres, ont provoqué un retour de flamme.
Contraste fort entre la France et le reste de l’Europe
Les élections européennes récentes montrent une divergence marquée entre la France et le reste de l’Europe. Une divergence visible dans les résultats des partis d’extrême droite loin devant et la faiblesse des partis Renaissance & Républicains.
En France, les résultats désastreux pour la coalition d’Emmanuel Macron et la victoire écrasante du Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen montrent une montée en puissance significative de l’extrême droite.
La liste Besoin d’Europe emmenée par Valérie Hayer peine à atteindre 14,5 %, soit 13 sièges contre 23 auparavant. Le RN a obtenu environ 31,5 % des voix, soit 30 sièges, écrasant ainsi le score du parti de Macron. Cela a conduit le président français à dissoudre l’Assemblée nationale et à appeler à des élections législatives anticipées pour le 30 juin 2024. Cette situation contraste fortement avec d’autres pays comme l’Allemagne et l’Italie, où bien que l’extrême droite gagne en influence, elle ne domine pas aussi clairement le paysage politique national.
Le soutien pour les partis verts s’effondre en France. Le soutien aux Verts a chuté de 8,5 % depuis les dernières élections. Cela montre une déconnexion dans la perception et l’importance accordées aux politiques environnementales entre la France et certaines parties de l’Europe.
Au niveau européen, les partis centristes et de droite comme le Parti Populaire Européen (PPE) ont maintenu une majorité relative (+13 sièges) malgré la montée des extrêmes. En France, la liste PPE de Bellamy est à la traîne avec 7,2 % et perd 1 siège.
La participation électorale en France a montré des signes de désengagement, en particulier parmi les jeunes électeurs traditionnellement soutenant les Verts. Beaucoup de ces électeurs se sont soit abstenus, soit se sont tournés vers des partis extrémistes comme le RN ou Renaissance. Cela met en lumière une divergence dans l’engagement politique et les priorités entre les électeurs français et ceux d’autres pays européens.
En résumé, la France semble être en déconnexion avec le reste de l’Europe sur plusieurs fronts lors de ces élections européennes : une montée nettement plus prononcée de l’extrême droite, un déclin plus marqué des Verts, une instabilité politique croissante, et une mobilisation électorale contrastée. Cette situation pourrait avoir des implications importantes pour l’avenir des politiques européennes, en particulier celles liées au climat et à l’intégration européenne.