Lutter contre le sexisme à Sciences Po : une urgence Lutter contre le sexisme à Sciences Po : une urgence

Sciences Po : l’urgence d’une réforme pour restaurer la justice et les valeurs

Sciences Po et les problèmes sexistes : il est temps d’agir pour rétablir l’honneur, les valeurs et la confiance de l’institution.

Sciences Po doit d’urgence affronter les problèmes sexistes et sexuelles par une action ferme et intransigeante pour restaurer son honneur, ses valeurs et la confiance de ses étudiants.
Car à quoi bon prôner des valeurs de respect et d’égalité si celles-ci ne guident pas nos actes ?
Cette question, au cœur de nombreuses critiques envers Sciences Po, éclaire un problème institutionnel grave. Si la discipline est censée préserver l’ordre et la justice, le laxisme actuel face aux comportements sexistes et irrespectueux devient une trahison de ces principes. Sciences Po, institution emblématique, semble aujourd’hui permettre que les comportements les plus destructeurs s’expriment sous couvert de tolérance. Cela a un effet pervers, car elle fragilise à la fois les victimes et sa propre réputation.

Un affaiblissement alarmant de la rigueur morale à Sciences Po ?

Des incidents récents révèlent un relâchement préoccupant de la discipline à Sciences Po Paris. Dernièrement, deux caméras ont été découvertes dans les toilettes de la bibliothèque, orientées vers les toilettes mixtes, avec une diffusion en temps réel des images. Le premier incident, survenu en septembre 2024, est resté confidentiel, et ce n’est qu’après la découverte d’une seconde caméra en novembre que l’administration a réagi, en appelant simplement à une vigilance accrue. Cette lenteur de communication a suscité l’indignation des étudiants, qui auraient souhaité être informés dès le premier incident. Sciences Po a finalement déposé une plainte au commissariat du VIIe arrondissement de Paris.

Les syndicats étudiants et les associations féministes dénoncent régulièrement la gestion laxiste de la direction face aux violences sexistes et sexuelles (VSS). Ils reprochent à l’administration une prise en charge tardive et insuffisante des signalements, ainsi qu’un manque de transparence sur le traitement des affaires. Bien qu’un groupe de travail ait été mis en place pour encadrer ces questions, les étudiants pointent son inefficacité. Ces incidents rappellent les enjeux plus larges de sécurité et de respect au sein des institutions d’enseignement, et mettent en lumière les carences disciplinaires qui minent la mission éducative de Sciences Po : protéger ses étudiants et promouvoir les valeurs de justice et d’égalité.

Un discours antiféministe toléré dans l’institution

Face à ces événements, certains étudiants critiquent publiquement Sciences Po, en l’accusant de favoriser « excessivement » la parole des femmes, une posture perçue comme une tolérance envers des discours antiféministes. Sciences Po, qui incarne un symbole de lutte contre les VSS, donne l’impression de tergiverser dans la gestion de ces affaires, ce qui remet en question sa sincérité. Ce paradoxe devient une faute morale : en tolérant les discours misogynes, l’institution abandonne son rôle de protection et de justice pour ses étudiants. Cette inaction entretient une atmosphère de permissivité dangereuse, en contradiction avec les valeurs de respect et de responsabilité que l’école se doit de défendre.

Le mal n’est jamais radical, il n’est que l’extrême banalité du mal.

Hannah Arendt

La peur du scandale : un frein à l’autorité morale de Sciences Po

L’absence de mesures disciplinaires fortes face aux incidents graves soulève des interrogations sur les priorités de l’institution. Craignant d’éventuelles retombées judiciaires et médiatiques, Sciences Po semble hésiter à prendre des sanctions exemplaires, telles que des exclusions définitives, pour ne pas risquer un scandale pouvant ternir son image. Cette retenue envoie néanmoins un message préoccupant aux étudiants : celui d’une certaine tolérance envers des comportements inacceptables.

L’inaction ou la faiblesse des mesures disciplinaires crée une atmosphère de permissivité qui mine les valeurs éducatives de l’institution et compromet son rôle de formation de citoyens responsables. Pour restaurer son autorité morale, Sciences Po doit adopter une politique de tolérance zéro contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’une transparence accrue sur les mesures prises. En renforçant ses pratiques disciplinaires et en mettant en œuvre des sanctions proportionnées, l’institution pourrait redevenir un lieu d’apprentissage sûr, aligné avec ses principes d’équité et de justice sociale.

Le courage de défendre la vérité est une vertu

Dans Les Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar écrit : « Il est bon qu’une lampe allumée serve à en allumer d’autres ». Ces mots soulignent la responsabilité de transmettre la lumière de la connaissance et de la sagesse. Aussi d’inspirer les autres à défendre les valeurs de justice et de vérité, surtout lorsque cela est difficile. En choisissant l’inaction, Sciences Po trahit non seulement ceux qui subissent des comportements inqualifiables, mais aussi sa vocation d’institution formatrice de futurs citoyens. Le courage de la vérité et de la justice doit triompher des peurs de représailles judiciaires et du souci de l’image. Il ne fait aucun doute que Sciences Po aspire à incarner les valeurs qu’elle enseigne.

Elle doit aujourd’hui faire le choix de décisions courageuses et exemplaires pour restaurer la confiance de ses étudiants et de la société dans les idéaux qu’elle se doit de défendre.

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