Le poids du silence, le Big Deal de Trump
Trois ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le conflit n’est plus seulement militaire : il est devenu un enjeu diplomatique et économique de premier plan. Des centaines de milliers de morts, des villes détruites, des enfants déportés en Russie, et pourtant, une nouvelle bataille se joue en coulisses. L’Ukraine n’est plus seulement un territoire à défendre, mais une richesse à exploiter.
Alors que les combats continuent, que l’Ukraine n’a pas perdu la guerre loin de là, on négocie déjà « le cadavre » entre grandes puissances russo-américaine. Le tout, avec en arrière-plan des entreprises américaines spécialisées qui proposent leurs services pour exploiter les terres rares encore imbibé de sang.
Les terres rares et le lithium ukrainiens attisent les convoitises, et un cynisme inédit s’installe. Pendant que Moscou continue d’avancer sur le terrain, Donald Trump conditionne son soutien militaire à un accès privilégié aux ressources du pays. Un marchandage odieux est en train de se nouer, au détriment du peuple ukrainien. L’Europe, prise entre deux feux, tente de peser dans la balance, mais sa voix est-elle assez forte face aux géants américains et russes ?
L’or gris de l’Ukraine – convoitises et compromissions
L’Ukraine ne possède pas seulement une position stratégique, elle détient 21 des 30 minéraux critiques définis par l’Union européenne, dont des réserves conséquentes de lithium, titane et terres rares. Ces matières premières sont essentielles aux technologies modernes : batteries électriques, intelligence artificielle, armement.
L’enjeu est colossal : l’Ukraine disposerait de 500 000 tonnes de lithium, dont une grande partie se trouve dans les régions occupées par la Russie. L’un des plus grands gisements, Shevchenko, est sur le point de tomber sous contrôle russe, offrant à Moscou une source stratégique pour les décennies à venir.
Mais la Russie n’est pas seule sur ce terrain. Les États-Unis convoitent aussi ces ressources, et Donald Trump a tenté d’imposer un accord commercial en échange du soutien militaire américain. Pour lui, l’aide à l’Ukraine ne peut être « gratuite » : il veut que Kyiv cède 500 milliards de dollars de minerais en contrepartie. Zelensky a catégoriquement refusé ce troc cynique :
« Je ne peux pas vendre notre État. »
Pendant que Washington négocie, Moscou avance sur le terrain. Un cinquième du territoire ukrainien est occupé, et avec lui, une part croissante des richesses minières. Rosatom, la société nucléaire russe, prévoit déjà d’exploiter ces gisements une fois la situation « stabilisée ».
Alors que Donald Trump lorgne les terres rares ukrainiennes, le groupe minier Critical Metals Corp, en pole position pour des contrats d’exploitation de lithium dans le pays, fait appel à un cabinet bien connecté à Washington.
Trump, Poutine et l’accord des dupes
Dès son retour au pouvoir, Donald Trump a imposé une vision transactionnelle du conflit. Pour lui, l’aide militaire américaine doit être compensée par un accès aux ressources ukrainiennes.
Mais pendant que Trump cherche à monnayer son soutien, la Russie avance. Les services de renseignement ukrainiens estiment que les offensives récentes coïncident avec la localisation des principaux gisements de lithium et terres rares. Loin d’être un simple effet du hasard, l’invasion russe suit un schéma de conquête économique.
Poutine joue un double jeu. Officiellement, le Kremlin reste silencieux sur les ambitions de Trump, mais en coulisses, Moscou sait que chaque concession ukrainienne sur ses ressources affaiblit la souveraineté de Kyiv. Le risque d’un accord entre Washington et Moscou, aux dépens de l’Ukraine, n’a jamais été aussi grand. Poutine allant jusqu’à proposer à Donald Trump d’exploiter les mines des terres rares sur les terres occupées par les Russes.
L’ONU : La résolution de la honte et l’illusion du cessez-le-feu
Le 24 février 2025, une résolution commune de l’ONU, portée par les États-Unis, la Russie et la Chine, a appelé à un cessez-le-feu inconditionnel. Une initiative en apparence pacifiste, mais qui masque une réalité bien plus sombre :
- Cette résolution ne mentionne pas l’occupation des territoires ukrainiens.
- Elle passe sous silence les crimes de guerre commis par la Russie.
- Elle légitime de facto l’annexion des territoires conquis.
Depuis trois ans, la Russie s’est rendue coupable de déportations massives d’enfants ukrainiens, un crime reconnu par la Cour pénale internationale. Pourtant, l’ONU ferme les yeux sur ces horreurs, préférant négocier une « paix » qui ne sert que les intérêts des puissants.
L’Europe tente de faire front face au marchandage odieux
Face aux pressions de Trump, l’Europe a adopté une ligne plus dure contre la Russie. Le 24 février 2025, l’UE a imposé un 16ᵉ train de sanctions, incluant :
- L’interdiction d’importer de l’aluminium russe.
- Le blocage de 73 pétroliers fantômes utilisés pour contourner les restrictions sur le pétrole.
- Des sanctions contre les entreprises et banques aidant la Russie à échapper aux embargos.
Mais la confrontation la plus marquante a eu lieu entre Emmanuel Macron et Donald Trump en conférence de presse.
Lorsque Trump a affirmé que l’Europe ne faisait que prêter de l’argent à l’Ukraine, Macron l’a immédiatement corrigé :
« Non, en fait, pour être franc, nous avons payé 60 % de l’effort total (de guerre), et cela passe, comme les États-Unis, par des prêts, des garanties, des dons… »
Trump, décontenancé, balaie ces arguments d’un geste, avant de conclure :
« Si vous croyez cela, ça ne me dérange pas. Ils récupèrent leur argent, pas nous. »
Une phrase révélatrice de la vision purement transactionnelle de Trump, où les vies ukrainiennes comptent moins que les dollars.
L’Europe, elle, commence à s’émanciper des États-Unis. Elle a gelé 200 milliards d’euros d’avoirs russes, dont une partie pourrait financer l’armement ukrainien【web】. Mais aura-t-elle les moyens d’empêcher Trump et Poutine de décider seuls du sort de Kyiv ?
L’Ukraine, un nouvel eldorado du cynisme ?
L’histoire ne se répète pas, elle s’aggrave.
L’Ukraine n’est plus seulement un champ de bataille, c’est un marché, où certains veulent tirer profit de ses ressources sans se soucier du sang versé. Les terres rares ukrainiennes sont aux grandes puissances ce que les « diamants de sang » furent aux conflits africains.
Ce n’est pas seulement de la realpolitik, c’est une histoire d’argent. Si l’Ukraine doit céder ses richesses pour obtenir un cessez-le-feu, alors les seuls vainqueurs seront les marchands de guerre et les spéculateurs.
- L’Europe sera elle cette fois à la hauteur de l’enjeu face aux 2 puissances russo-américaine ?
- L’Ukraine survivra-t-elle à cette trahison annoncée ?
L’heure est aux grand choix pour l’avenir de l’Ukraine, l’Europe doit décider entre grandeur et trahison ultime.