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L’Ukraine, l’Europe et l’axe Trump-Poutine : la grande bascule géopolitique

Découvrez le phénomène Trump-Poutine et ses implications géopolitiques inquiétantes pour l’Ukraine et l’équilibre mondial.

Depuis notre côté de l’Atlantique, la situation inquiète. L’Europe observe avec stupéfaction ce qui ressemble de plus en plus à un pacte tacite entre Donald Trump et Vladimir Poutine, un deal géopolitique aux ramifications inquiétantes pour l’Ukraine et, plus largement, pour l’équilibre mondial. Ce qui semblait il y a encore quelques mois relever d’une simple convergence d’intérêts prend aujourd’hui la forme d’un alignement assumé entre les États-Unis et la Russie, au détriment de Kiev.

Le tournant est brutal : après avoir tenu un discours ambigu sur la guerre en Ukraine, Trump franchit désormais un cap en accusant directement Volodymyr Zelensky d’être un « dictateur » et en légitimant la version du Kremlin selon laquelle Kiev serait responsable du conflit. Pire encore, au cours des négociations secrètes entre Washington et Moscou à Riyad, une exigence russe semble avoir reçu un écho favorable chez Trump : l’éviction de Zelensky du pouvoir comme condition d’une paix négociée.

Ce revirement dépasse le simple enjeu ukrainien. Il marque une transformation profonde de la posture américaine vis-à-vis de la Russie. Des diplomates et analystes redoutent une bascule stratégique qui pourrait mettre fin à des décennies de prudence vis-à-vis du Kremlin. Dans son dernier entretien, Vladimir Poutine se félicite d’une « normalisation » des relations russo-américaines et d’un retour à une logique impériale où l’Ukraine ne serait qu’une monnaie d’échange.

Enfin, au-delà de l’aspect diplomatique, l’agenda économique n’est pas en reste. Trump a récemment proposé un « accord » qui aurait permis aux entreprises américaines de s’approprier 50 % des ressources en terres rares ukrainiennes en échange d’investissements et de vagues garanties de sécurité. Une tentative de spoliation qui s’apparente davantage à un chantage économique qu’à une offre sincère d’aide.

Face à ces révélations, l’Europe ne peut plus se contenter d’être spectatrice. Si l’administration Trump poursuit dans cette voie, elle risque non seulement d’affaiblir durablement le front occidental contre l’agression russe, mais aussi de forcer les Européens à repenser leurs alliances stratégiques.

Un virage américain dangereux Trump-Poutine

Donald Trump n’a jamais caché sa fascination pour Vladimir Poutine. Déjà lors de son premier mandat, il s’était distingué par une indulgence inhabituelle envers le Kremlin. Mais aujourd’hui, alors qu’il est de retour à la Maison-Blanche, ce n’est plus seulement une posture conciliante : c’est un véritable alignement. En accusant Volodymyr Zelensky d’être un « dictateur » et en reprenant presque mot pour mot la rhétorique du Kremlin selon laquelle Kiev serait responsable de la guerre, Trump dépasse un point de non-retour.

Cette radicalisation s’accompagne d’un changement de doctrine stratégique. Trump ne se contente pas de critiquer le soutien à l’Ukraine, il en fait désormais un enjeu de politique intérieure, attaquant ouvertement les dirigeants européens qui soutiennent Kiev. « Pourquoi devrions-nous payer pour leur guerre ? », répète-t-il, en exagérant volontairement les chiffres de l’aide américaine. Son message est clair : il n’a plus aucun intérêt à préserver l’unité occidentale face à la Russie.

Une inquiétude grandissante chez les alliés… et dans son propre camp

Les Européens ont immédiatement réagi aux dernières déclarations de Trump. Olaf Scholz a dénoncé des propos « dangereux et erronés », tandis qu’Annalena Baerbock l’a exhorté à « regarder la réalité plutôt que de tweeter ». Le Premier ministre britannique Keir Starmer a quant à lui appelé personnellement Zelensky pour lui réaffirmer son soutien, une manière implicite de dire que Londres ne suivra pas Washington sur cette pente glissante.

Mais la surprise vient aussi des États-Unis. Certains Républicains, pourtant réputés proches de Trump, prennent leurs distances. « La Russie est l’agresseur ici, il n’y a aucun doute », rappelle le sénateur John Thune. D’autres, comme Thom Tillis, rejettent le qualificatif de « dictateur » utilisé contre Zelensky. Même parmi les faucons russophiles de Washington, on commence à s’interroger : où Trump veut-il en venir ? Veut-il réellement capituler face à Poutine ou s’agit-il d’une stratégie électorale ?

Une logique économique derrière l’abandon de l’Ukraine

Au-delà des déclarations, Trump avance avec une logique implacable : il est prêt à troquer le soutien à l’Ukraine contre des avantages économiques. Les négociations secrètes de Riyad entre Washington et Moscou ont révélé une série de deals en gestation. La Russie, en échange d’un retrait progressif du soutien américain à Kiev, offrirait à certaines entreprises américaines un retour sur son marché énergétique. Le PDG du fonds souverain Russian Direct Investment Fund a déjà laissé entendre que des firmes américaines pourraient revenir en Russie dès le deuxième trimestre.

Mais ce n’est pas tout. Trump a également tenté d’imposer un « accord » à l’Ukraine : céder 50 % de ses terres rares aux entreprises américaines en échange de vagues garanties de sécurité. Zelensky a catégoriquement rejeté cette proposition, la considérant comme un véritable chantage. Cette manœuvre illustre bien le cynisme de Trump : il ne cherche pas à défendre la souveraineté ukrainienne, mais à maximiser les gains des entreprises américaines sur le dos de Kiev.

Troquer la paix… sur le dos des Ukrainiens ?

Alors que l’Ukraine se bat depuis 2022 pour préserver son intégrité territoriale, les grandes puissances semblent désormais prêtes à négocier la paix… sans elle. Les récentes négociations de Riyad entre Washington et Moscou en sont l’illustration parfaite : Donald Trump et Vladimir Poutine ont discuté de l’avenir de la guerre sans que Kiev n’ait son mot à dire.

Officiellement, il s’agit d’explorer les « conditions d’un cessez-le-feu durable ». Officieusement, l’objectif est tout autre : poser les bases d’un accord où l’Ukraine serait contrainte de céder du terrain, au sens propre comme au figuré. La présence de Marco Rubio à ces discussions du côté américain, connu pour ses positions isolationnistes, a renforcé les craintes d’un abandon progressif de Kiev.

Le plan de Trump-Poutine : une « normalisation » au prix du sang de l’Ukraine

Le concept clé mis en avant par Trump et Poutine est celui d’une « normalisation » des relations russo-américaines. Officiellement, il s’agirait de mettre fin aux sanctions et de relancer la coopération économique et diplomatique. Mais cette normalisation a un prix :

  • L’éviction de Volodymyr Zelensky, exigée par Moscou comme condition de tout accord. Poutine ne le reconnaît plus comme un interlocuteur légitime, et Trump a repris cette idée en le qualifiant de « dictateur sans élections ».
  • Un partage territorial tacite où la Russie conserverait au minimum les zones occupées du Donbass et de la Crimée, avec possiblement d’autres gains.
  • Une neutralité forcée de l’Ukraine, qui serait contrainte d’abandonner toute perspective d’intégration à l’OTAN et de l’UE.

Ce plan rappelle tristement les accords de Yalta de 1945, où les grandes puissances avaient redessiné la carte de l’Europe sans consultation des nations concernées. Mais cette fois, l’Ukraine refuse de se laisser dicter son destin.

L’Ukraine mise à l’écart, l’Europe en état d’alerte

La réaction de Volodymyr Zelensky ne s’est pas fait attendre. Dès l’annonce des discussions de Riyad, il a dénoncé un « marché conclu sur le dos des Ukrainiens ». Son entourage a confirmé que la Maison-Blanche ne l’avait pas consulté sur ces négociations, confirmant que Trump traite désormais Kiev comme un élément secondaire du conflit.

Mais c’est surtout la mise à l’écart de l’Europe qui suscite une vague d’inquiétude. Emmanuel Macron et Keir Starmer vont se rendre à Washington pour exprimer leur désaccord, et même Olaf Scholz, d’habitude prudent, a déclaré que « les Européens ne resteront pas spectateurs de leur propre destin ».

Trump semble pourtant déterminé à suivre sa logique transactionnelle. Dans son esprit, l’Ukraine est une monnaie d’échange : elle permet de négocier la fin des sanctions contre Moscou, de favoriser le retour des entreprises américaines en Russie, et d’apaiser un allié russe qui pourrait l’aider à contenir la Chine sur d’autres fronts.

L’Europe devra donc choisir : accepter cette « paix imposée » et voir l’Ukraine trahie, ou s’affirmer comme un acteur stratégique capable de s’opposer à cette vision « Trump-Poutine » du monde.

Donald Trump et Poutine : une dette déguisée en diplomatie ?

Depuis des années, la relation entre Donald Trump et Vladimir Poutine intrigue. Derrière les postures officielles et les déclarations publiques, il existe un réseau d’intérêts financiers et stratégiques qui lie les deux hommes. Aujourd’hui, alors que Trump réoriente la politique américaine en faveur de la Russie, la question se pose : agit-il par conviction, ou par obligation ?

Des liens financiers troubles jamais dissipés

Les connexions entre Trump et la Russie remontent à bien avant son premier mandat présidentiel. Lorsqu’il s’est retrouvé en grande difficulté financière dans les années 1990 et 2000, les banques américaines ont cessé de lui prêter de l’argent. Pourtant, la Deutsche Bank, elle, a continué à lui accorder des crédits massifs, malgré son historique de faillites. Cette même banque a été mise en cause pour avoir facilité le blanchiment de plusieurs milliards de dollars d’oligarques russes, via des circuits complexes entre Moscou, Londres et New York.

Le fait que la Deutsche Bank ait pris de tels risques pour Trump soulève une interrogation majeure : ces fonds avaient-ils une origine russe ? Si les preuves directes manquent, le soupçon demeure, d’autant plus que plusieurs figures proches de Poutine ont eu des intérêts dans les milieux financiers qui ont soutenu Trump.

Une diplomatie qui ressemble à un renvoi d’ascenseur

Aujourd’hui, Trump se retrouve en position d’arbitre entre la Russie et l’Occident. Or, au lieu de maintenir la pression sur Moscou comme l’a fait l’administration Biden, il semble décidé à offrir à Poutine une « normalisation » des relations en échange d’intérêts économiques américains.

Les négociations de Riyad ont révélé plusieurs axes qui vont dans ce sens :

  • Un allègement des sanctions économiques, notamment dans le secteur de l’énergie, permettant à certaines entreprises américaines de revenir en Russie.
  • Un désengagement progressif du soutien militaire à l’Ukraine, au profit d’un accord de paix négocié directement entre Washington et Moscou.
  • Des intérêts économiques directs pour les États-Unis, comme l’accès aux ressources naturelles ukrainiennes en échange d’un affaiblissement des garanties de sécurité pour Kiev.

Ce dernier point est particulièrement révélateur : Trump ne cherche pas seulement à modifier l’ordre géopolitique, il veut aussi transformer la guerre en opportunité économique. Son offre de récupérer 50 % des terres rares ukrainiennes en échange d’un soutien réduit est un exemple flagrant de cette mentalité transactionnelle.

Un jeu à somme nulle : qui y gagne vraiment ?

Si Trump voit dans cette stratégie un moyen de maximiser les profits pour les entreprises américaines, la réalité est plus complexe. En alignant Washington sur Moscou, il court le risque de fracturer l’OTAN, de pousser l’Europe à s’émanciper stratégiquement, et de créer un précédent dangereux où les États-Unis trahissent un allié en pleine guerre.

Plusieurs experts américains s’inquiètent déjà de cette approche. Thomas Graham, spécialiste des relations russo-américaines, s’interroge sur la finalité de cette politique : « Trump prépare-t-il l’opinion publique à une capitulation face à Poutine ? ». Pour d’autres, comme Andrea Kendall-Taylor, il ne s’agit pas d’une stratégie de long terme, mais d’une vision à courte vue où seule compte la capacité de Trump à revendiquer une « victoire » rapide, quitte à sacrifier l’Ukraine.

La question essentielle reste donc en suspens : Trump agit-il ainsi parce qu’il croit réellement que cela sert les intérêts américains, ou est-il en train de solder une vieille dette vis-à-vis de Moscou ?

La Russie : une puissance qui pratique la terre brûlée

Depuis le début de son invasion de l’Ukraine en 2022, la stratégie de Vladimir Poutine est restée inchangée : détruire pour mieux dominer. Le Kremlin ne cherche pas seulement à annexer des territoires, mais à les rendre inhabitables pour forcer une reddition de l’Ukraine à ses conditions.

Dans son dernier grand entretien, Poutine l’a lui-même reconnu : le partage de l’Ukraine serait une étape vers le retour des empires et une reconfiguration de l’ordre mondial. Il ne s’agit donc pas uniquement d’un conflit régional, mais d’une tentative de réimposer une logique impériale, où les grandes puissances redessinent les cartes sans tenir compte des peuples concernés.

Un carnage organisé : la tactique russe de la destruction totale

Les bombardements massifs sur l’Ukraine n’ont pas seulement ciblé les infrastructures militaires, mais aussi :

  • Les centrales électriques et les barrages, plongeant des millions d’Ukrainiens dans le noir et le froid.
  • Les zones industrielles et les ports, détruisant les capacités économiques du pays.
  • Les habitations civiles, rendant certains territoires inhabitables.

Cette méthode de guerre rappelle les tactiques utilisées en Syrie, où l’armée russe a appliqué la politique de la terre brûlée pour écraser l’opposition à Bachar el-Assad. En rendant des villes comme Marioupol ou Bakhmout inhabitables, la Russie ne cherche pas seulement à vaincre militairement, mais à anéantir toute possibilité de reconstruction rapide.

Les négociations secrètes : une couverture pour avancer sur le terrain

Pendant que les diplomates américains et russes négociaient à Riyad, l’armée russe poursuivait son avancée sur le terrain. Cela correspond à une vieille tactique du Kremlin : discuter tout en continuant la guerre, afin d’obtenir un rapport de force plus favorable.

Vladimir Poutine sait que le temps joue en sa faveur :

  1. Les Occidentaux s’essoufflent financièrement et militairement.
  2. Trump pourrait enterrer l’aide américaine à Kiev et forcer Zelensky à accepter un accord défavorable.
  3. L’Europe peine à compenser ce retrait potentiel et risque de perdre son unité stratégique.

Dans ce contexte, Poutine joue la montre. Il n’a pas besoin d’une victoire immédiate, mais d’une usure progressive de l’Ukraine et de ses soutiens occidentaux.

Poutine tient un discours de revanche contre « l’Occident » mais surtout contre l’Europe

Dans son entretien du 19 février, Poutine a martelé un message clair : « l’Occident est en déclin, et la Russie est en train de reprendre sa place ». Il s’appuie sur plusieurs arguments :

  • Les divisions internes en Europe et aux États-Unis, notamment avec la montée des mouvements populistes.
  • Le basculement d’une partie du Sud global vers la Russie et la Chine, notamment via les BRICS.
  • La capacité de la Russie à contourner les sanctions économiques, grâce à des alliés comme l’Arabie saoudite et l’Inde.

Pour lui, la guerre en Ukraine n’est qu’un premier acte. Si la Russie parvient à imposer sa vision, elle enverra un message clair aux autres États : l’Occident n’est plus en position de dicter ses règles.

L’Europe face à la menace : un réveil trop tardif ?

Les dirigeants européens commencent à comprendre que la guerre ne s’arrêtera pas avec un simple cessez-le-feu. Mais réagiront-ils à temps ?

  • Scholz et Macron ont durci leur ton, mais restent dépendants des États-Unis.
  • Le Royaume-Uni continue de soutenir activement l’Ukraine, mais ne peut pas compenser seul un retrait américain.
  • Les pays d’Europe de l’Est réclament une ligne plus dure, redoutant que la Russie ne s’arrête pas à l’Ukraine.

Si l’Europe veut réellement contrer la stratégie russe, elle devra s’émanciper militairement et stratégiquement, sous peine de devenir le prochain maillon faible du nouvel ordre voulu par Poutine.

L’Europe : entre réveil et détermination il y a urgence

Pendant longtemps, l’Europe a oscillé entre attentisme et soutien mesuré à l’Ukraine. Mais face au tournant inquiétant pris par Donald Trump, revenu à la Maison-Blanche, et son rapprochement avec Vladimir Poutine, le vieux continent comprend qu’il doit se réorganiser rapidement.

L’élection de Trump en novembre 2024 a été perçue comme un choc à Berlin, Paris et Londres. Mais c’est surtout ses premières décisions en tant que président qui ont déclenché une onde de panique parmi les alliés européens. Ses déclarations qualifiant Volodymyr Zelensky de « dictateur » et laissant entendre que Washington pourrait cesser son soutien militaire à Kiev ont changé la donne.

Des réactions européennes de plus en plus fermes

Dès l’investiture de Trump en janvier 2025, les dirigeants européens ont compris que la relation transatlantique serait profondément modifiée. Face à ses positions de plus en plus favorables à Moscou, plusieurs leaders européens ont pris la parole :

  • Olaf Scholz a dénoncé une posture « dangereuse et erronée« , insistant sur le fait que la Russie est l’agresseur et non l’Ukraine.
  • Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères allemande, a exhorté Trump à « regarder la réalité plutôt que de tweeter« .
  • Emmanuel Macron a annoncé un renforcement unilatéral de l’aide militaire à l’Ukraine, déclarant que l’Europe ne pliera pas face au diktat américano-russe.
  • Keir Starmer, Premier ministre britannique, a appelé Zelensky pour lui réitérer son soutien, envoyant ainsi un message clair sur l’isolement diplomatique croissant de Trump.

En clair, l’Europe comprend que Trump ne reviendra pas sur ses positions, et certains dirigeants européens commencent à envisager une stratégie où l’UE devra gérer seule la crise ukrainienne.

Une fracture interne : entre faucons et modérés

Toutefois, l’unité européenne reste fragile. Derrière les discours de fermeté, des lignes de fracture se dessinent :

  • Les pays de l’Est (Pologne, États baltes, Finlande) réclament une politique plus agressive contre la Russie et une indépendance stratégique vis-à-vis des États-Unis.
  • L’Allemagne et la France, bien qu’engagées, restent prudentes quant à une escalade militaire, notamment par peur d’un conflit direct avec Moscou.
  • L’Italie et la Hongrie, avec des dirigeants plus conciliants envers la Russie, freinent les initiatives les plus radicales.

Ces divergences rendent toute réponse européenne plus lente et plus compliquée à coordonner face aux manœuvres de Trump et Poutine.

L’Europe peut-elle s’imposer comme un acteur stratégique indépendant ?

Si Trump persiste dans sa ligne pro-russe, l’Europe n’aura plus d’autre choix que de prendre son destin en main. Plusieurs scénarios émergent :

  1. Un renforcement militaire de l’UE, avec une accélération des projets de défense commune pour ne plus dépendre de Washington.
  2. Une coopération renforcée avec le Royaume-Uni et le Canada, qui restent des alliés fiables sur le soutien à l’Ukraine.
  3. Une montée en puissance des industries de défense européennes, avec des investissements massifs dans l’armement pour compenser une éventuelle défection américaine.
  4. Une pression accrue sur les entreprises américaines, en menaçant de limiter l’accès aux marchés européens si Trump favorise trop la Russie.

Les chiffres sont là : l’UE et le Royaume-Uni représentent ensemble 21 900 milliards de dollars de PIB, contre 26 185 milliards pour les États-Unis et 2 136 milliards pour la Russie. Si l’Europe se coordonne efficacement, elle peut peser bien plus lourd que la Russie et remettre en question la domination américaine.

Un tournant décisif dans les semaines à venir

Les semaines qui viennent seront cruciales :

  • Macron et Starmer se rendent à Washington pour tester les intentions réelles de Trump et tenter de maintenir un dialogue.
  • L’UE débat d’un nouveau paquet de sanctions contre la Russie et d’un renforcement de son aide militaire à l’Ukraine.
  • Les gouvernements européens commencent à envisager un avenir où les États-Unis ne seraient plus un allié fiable.

L’Europe a longtemps regardé Washington pour définir sa stratégie. Mais si Trump continue sur sa lancée, le moment est peut-être venu pour elle de s’émanciper et de s’imposer comme une véritable superpuissance autonome.

Une guerre qui se joue sur un échiquier mondial

La guerre en Ukraine a dépassé depuis longtemps le cadre d’un simple conflit entre Kiev et Moscou. Elle est devenue une guerre par procuration, un test grandeur nature pour la recomposition des rapports de force mondiaux. Derrière les bombes et les négociations, c’est un véritable affrontement géopolitique qui se joue entre démocraties et régimes autoritaires, entre l’Occident et les puissances émergentes, et entre le modèle américain et les aspirations impérialistes de Poutine et Xi Jinping.

Alors que l’Europe tentent de maintenir un front uni, d’autres acteurs influencent en coulisses le déroulement du conflit.

La Chine et l’Inde : entre pragmatisme et opportunisme

Pékin et New Delhi, les deux géants asiatiques, ont adopté une posture d’équilibriste, cherchant à tirer profit de la guerre sans s’impliquer directement.

La Chine : un soutien implicite à la Russie

  • Officiellement neutre, la Chine fournit du soutien économique à Moscou en achetant massivement son pétrole et son gaz pour pallier les sanctions occidentales.
  • Les échanges technologiques entre la Russie et la Chine se sont intensifiés, notamment sur la cybersécurité, les semi-conducteurs et la surveillance de masse.
  • Pékin joue le rôle de médiateur opportuniste, proposant des plans de paix qui reprennent en réalité plusieurs exigences de Moscou.
  • Xi Jinping soutient en sous-main la position de Poutine car un effondrement de la Russie affaiblirait l’axe anti-occidental dont la Chine veut prendre la tête.

L’Inde : profiter du conflit sans prendre parti

  • L’Inde a augmenté ses importations de pétrole russe, profitant des remises accordées par Moscou depuis le début des sanctions.
  • New Delhi tente de garder un pied dans chaque camp, en maintenant de bonnes relations avec les États-Unis tout en évitant de condamner trop fermement la Russie.
  • En tant que leader des BRICS, l’Inde utilise la guerre pour renforcer son autonomie stratégique, prônant un monde multipolaire où ni Washington ni Pékin ne dicteraient les règles.

Les BRICS et le Sud global : un basculement progressif

La guerre en Ukraine a révélé une fracture profonde entre l’Occident et le reste du monde.

  • L’Amérique latine, l’Afrique et certaines nations d’Asie voient ce conflit comme une guerre européenne qui ne les concerne pas directement.
  • Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont renforcé leur coopération, proposant une alternative aux institutions dominées par l’Occident.
  • Les sanctions contre la Russie ont accéléré les discussions sur une dédollarisation des échanges internationaux, Moscou, Pékin et New Delhi tentant de réduire leur dépendance au système financier occidental.

Poutine, en se rapprochant des puissances émergentes, cherche à montrer que l’Occident ne représente plus le centre du monde et que le XXIe siècle sera dominé par une nouvelle coalition de pays rejetant l’hégémonie américaine.

Trump, Poutine ou la montée des autocrates

La montée en puissance des régimes autoritaires ces dernières années n’est pas un hasard. Des leaders comme Donald Trump, Vladimir Poutine et Xi Jinping ont compris qu’ils pouvaient instrumentaliser les tensions internationales pour asseoir leur pouvoir.

  • Poutine utilise la guerre pour renforcer son emprise sur la Russie, en jouant sur le sentiment nationaliste et la peur d’un complot occidental.
  • Trump veut s’appuyer sur son rapprochement avec Poutine pour imposer une nouvelle doctrine isolationniste aux États-Unis, en reniant les engagements internationaux de Washington.
  • Xi Jinping observe et attend, tirant profit de l’affaiblissement des États-Unis et de l’Europe pour faire avancer son propre agenda en mer de Chine et sur Taïwan.

Tous ces leaders partagent un objectif commun : affaiblir les démocraties libérales et redessiner un ordre mondial où les autocrates auront les mains libres.

L’Europe et l’Ukraine : entre résistances et isolement progressif ?

Face à cette recomposition du monde, l’Ukraine risque de se retrouver bien seule si l’Occident ne maintient pas un soutien fort.

Si Trump poursuit son virage pro-russe, l’Europe devra porter seule l’effort de guerre.

L’OTAN pourrait perdre en influence, voire se diviser si certains États membres suivent la ligne américaine.

L’Ukraine elle-même est en danger : avec des alliés de plus en plus hésitants, Kiev pourrait être contrainte d’accepter une paix imposée, avec des concessions territoriales à Moscou.

Une bataille pour l’avenir du monde

La guerre en Ukraine n’est pas seulement un conflit militaire, c’est un révélateur du futur ordre mondial. Si la Russie l’emporte, elle prouvera que les démocraties sont incapables de défendre leurs principes face aux régimes autoritaires.

Le véritable enjeu dépasse donc les frontières de l’Ukraine : il s’agit de déterminer si le XXIe siècle sera dominé par la loi du plus fort, ou par un système où les peuples conservent leur souveraineté face aux ambitions des empires renaissants.

Pour Trump, Poutine et leurs amis, le réveil risque de se transformer en gueule de bois

Donald Trump, Vladimir Poutine et leurs alliés ont peut-être l’illusion de tenir les rênes du monde, mais leur stratégie pourrait bien se retourner contre eux. Si la guerre en Ukraine a profondément bouleversé l’équilibre international, elle a aussi révélé une résilience inattendue de l’Ukraine et de l’Europe, ainsi que des fractures internes aux régimes autocratiques qui finiront par se détruirent entre eux.

Si Trump pense pouvoir imposer à l’Ukraine une paix dictée par Moscou et si Poutine rêve d’une victoire totale, ils oublient que les peuples et les nations ne se soumettent pas aussi facilement. L’histoire regorge d’exemples de dirigeants convaincus d’avoir tout maîtrisé, avant que la réalité ne les rattrape brutalement.

Une Ukraine toujours debout : l’erreur de calcul de Poutine et Trump

Depuis 2022, l’Ukraine a prouvé qu’elle était capable de résister bien au-delà des prévisions russes et occidentales. Malgré les attaques massives, les coupures d’électricité et la guerre d’usure, Kiev tient bon.

  • Zelensky a réussi à mobiliser son peuple, et même si Trump tente de le discréditer en le qualifiant de « dictateur », son soutien intérieur reste fort.
  • L’armée ukrainienne, modernisée et aguerrie, n’a pas l’intention de se rendre, et de nombreux experts militaires doutent qu’un accord politique puisse mettre fin à la guerre tant que la Russie ne subit pas une pression militaire décisive.
  • Même si Washington réduit son soutien, l’Europe et d’autres alliés pourraient prendre le relais, empêchant ainsi Poutine d’obtenir la victoire totale qu’il espère.

Poutine joue la montre, mais il oublie un élément crucial : l’Ukraine a déjà survécu à trois ans de guerre totale, et elle est plus déterminée que jamais à ne pas plier.

L’Europe  il n’est pas si docile que ça et pourrait surprendre

Trump et Poutine parient sur une Europe faible et divisée, incapable de tenir seule face à Moscou. Mais cette vision pourrait bien être dépassée.

  • Macron, Starmer et Scholz commencent à envisager une autonomie stratégique qui, si elle se concrétise, réduirait la dépendance de l’Europe aux États-Unis.
  • L’Allemagne a lancé un réarmement massif, accélérant sa transition vers un rôle plus actif dans la défense du continent.
  • La Pologne et les pays baltes forment un bloc militaire de plus en plus robuste, qui pourrait devenir un moteur d’une nouvelle défense européenne plus offensive.

Si l’Europe prend son indépendance stratégique, alors le pari de Trump – affaiblir l’OTAN pour forcer ses alliés à dépendre de lui – pourrait se retourner contre lui.

Un axe Trump-Poutine gagnant ou en sursis ?

Si la Russie et les États-Unis semblaient se rapprocher sous l’impulsion de Trump, ce rapprochement pourrait être bien plus fragile qu’il n’y paraît.

  • Les Républicains ne sont pas tous alignés avec Trump : plusieurs sénateurs ont déjà condamné ses attaques contre Zelensky, et certains poids lourds du parti voient d’un mauvais œil son alignement sur Poutine.
  • Poutine a besoin d’un Trump stable pour imposer sa vision, mais Trump est imprévisible et pourrait très bien modifier son approche si cela sert ses intérêts électoraux.
  • Les institutions américaines restent un contrepoids, et même si Trump tente de court-circuiter le Congrès, la pression politique et les élections de mi-mandat pourraient limiter sa capacité à appliquer une politique étrangère pro-russe sans résistance.

Si l’opposition républicaine à Trump grandit, et si la situation militaire en Ukraine ne tourne pas en faveur de la Russie, le rêve de Trump d’une Amérique pro-russe pourrait s’effondrer aussi vite qu’il est apparu.

Un ordre mondial en mutation : qui aura le dernier mot ?

L’avenir du monde ne dépendra pas uniquement de Trump et Poutine. D’autres puissances entrent dans la danse, et leurs choix seront déterminants :

  • La Chine pourrait lâcher Poutine si la guerre devient un fardeau économique, choisissant une posture plus neutre pour préserver ses relations avec l’Europe et les États-Unis.
  • Les BRICS pourraient perdre leur cohésion, si la Russie s’enfonce dans une guerre sans fin qui nuit aux intérêts économiques de l’Inde et du Brésil.
  • Les démocraties occidentales, si elles prennent conscience de l’enjeu, pourraient se réinventer et contrer cette montée des autocraties.

En clair, le monde de 2030 ne sera pas celui que Trump et Poutine imaginent aujourd’hui. Si leurs plans se heurtent à la réalité, ils pourraient bien être les architectes de leur propre chute.

L’Europe, un colosse économique qui peut renverser la table

Le PIB combiné de l’UE et du Royaume-Uni est de 21 900 milliards de dollars, contre seulement 2 136 milliards pour la Russie. Donc si l’Europe décide d’agir et de se positionner en tant que superpuissance autonome, elle peut renverser la dynamique et redéfinir le XXIe siècle à son avantage.

L’erreur de Trump et Poutine est peut-être de croire que le vieux continent ne se réveillera jamais. Mais si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est que les empires tombent toujours au moment où ils pensent être invincibles.

Le réveil de l’Europe, s’il se produit, pourrait bien transformer l’euphorie des autocrates en une gueule de bois monumentale.

Conclusion : Le pari risqué des autocrates

Le pacte Trump-Poutine semble être, au premier abord, un bouleversement majeur de l’ordre mondial. Mais les conséquences de ce réalignement pourraient se révéler bien plus complexes que prévu.

  • L’Ukraine n’est pas encore vaincue et reste une épine dans le pied de Poutine.
  • L’Europe pourrait surprendre et s’émanciper, et devenir une puissance stratégique de premier plan.
  • Trump pourrait être freiné par son propre camp et par la résistance des institutions américaines.
  • La Chine et d’autres puissances pourraient ajuster leur position en fonction de leurs intérêts économiques et politiques.

Ce qui semblait un plan parfait pour ce « duo improbable » pourrait se retourner contre eux.

Le XXIe siècle n’est pas encore écrit. Mais une chose est sûre : ce n’est jamais celui qui pense avoir gagné la partie qui en dicte la fin.

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