Colère : LFI + Ultra dans la rue le 10 septembre 2025 Colère : LFI + Ultra dans la rue le 10 septembre 2025

Colère : LFI + Ultra dans la rue le 10 sept, mais RN dans les urnes

Le 10 septembre, la rue était à gauche, menée par LFI et l’extrême gauche. Mais les sondages révèlent une autre vérité : la colère majoritaire des Français n’est pas dans la rue mais dans les urnes, et elle se traduit par une poussée du RN, loin devant le NFP.

Une petite victoire par défaut, pas une légitimité populaire

Le point de départ qui a tout faussé. Le Nouveau Front Populaire (NFP) revendique sa victoire aux législatives de 2024 en sièges. Mais ce triomphe est un artefact électoral — fruit d’alliances tactiques, de désistements stratégiques — plus que d’un message clair des électeurs. À l’image de Macron en 2022, ils doivent leur pouvoir à un réflexe anti-RN, pas à une adhésion enthousiaste.

La gauche victime du miroir de Macron

Ils fustigent la légitimité de Macron, mais bâtissent la leur sur la même logique : une coalition façonnée par l’évitement plutôt que l’adhésion. Ce qu’ils dénoncent, ils le reproduisent dans l’hémicycle. Depuis c’est le chaos à l’Assemblée nationale. Ceux qui se sont alliés hier pour empêcher le RN d’avoir une majorité se battent depuis pour savoir qui a le droit de parler. Voilà pourquoi, évidemment, les Français n’y comprennent plus rien. Car l’hémicycle ne ressemble pas du tout à ce à quoi il s’attendait en votant au deuxième tour des législatives.  Des partis qui dialoguent qui font des coalitions par projet pour le bien des français.

Le vrai baromètre : les européennes de 2024

Seul scrutin national à un tour : RN ~31 %, Renaissance ~15 %, PS–Place publique 14 %, LFI 10 %, LR 7 %, Écologistes 5 %.
Résultat : la gauche unie peine à dépasser 30 %. Les droites et le centre, eux, forment une majorité structurée.

Ce rapport de force montre que le NFP ne reflète pas une dynamique populaire, mais une construction électorale défensive. Il rappelle une évidence : la colère qui traverse la France n’est pas portée essentiellement par la gauche, mais trouve sa force électorale dans la droite et l’extrême droite.

Alors qui est réellement sorti dans la rue le 10 septembre 2025 ?

Les chiffres des grandes villes témoignent d’une réalité précise :

  • 69 % des manifestants affiliés à LFI,
  • 15 % au NPA,
  • 5 % à la gauche révolutionnaire.

Près de 90 % des 175 000 manifestants venaient de l’extrême gauche : bruyants, visibles, parfois violents — mais minoritaires. La « France en colère » qui se levait ce jour-là n’était pas celle du pays tout entier, mais celle de l’extrême gauche organisée.
Par contre en province ce sont surtout des gens ordinaires, des gens qui vont travailler, qui sont de droite comme de gauche, qui se sont mobilisés entre autres sur des ronds-points comme à l’époque des gilets jaunes.

La colère silencieuse, elle, va se manifester ailleurs : dans les urnes

Les sondages récents sont implacables :

  • RN en tête autour de 33–34 %,
  • NFP à 25–29 %,
  • Ensemble (camp macroniste) à 15–22 %,
  • LR autour de 10 %.

Cette colère électorale est beaucoup plus puissante que la colère de la rue. Elle ne défile pas, mais elle vote. Et elle vote massivement RN.

Que se passerait-il cette fois-ci au second tour ?

C’est ici que l’illusion tombe :

  • RN vs NFP : une grande partie des électeurs LR ne suivrait pas un front républicain derrière la gauche. Les macronistes, eux, seraient partagés entre l’abstention et un vote de rejet. Résultat : le RN l’emporterait, probablement autour de 55 % contre 45 %.
  • RN vs macronistes : là encore, l’addition des voix de gauche ne suffirait plus. Mélenchonistes et insoumis, loin de se rallier, s’abstiendraient massivement. Le RN pourrait franchir la barre des 52–54 %.

Dans les deux scénarios, la logique est la même : la colère qui monte ne profite ni à Macron, ni à la gauche. Elle s’alimente d’eux, pour se transformer en carburant du RN.

« Le 10 septembre, la rue clamait la colère… d’extrême gauche. Mais la colère, silencieuse, se prépare peut-être à livrer l’Élysée au RN. »